« S’il vous plaît… Dessine-moi la musique ! »

Josef Mžyk, 'Hommage à Miles Davis', photo: Galerie La Femme

Comment peindre la musique ? « Music in Pictures », c’est le titre de la nouvelle exposition de la Galerie La Femme, à Prague. Selon son commissaire Miroslav Lipina, la tradition de cette galerie d’art exclusivement tchéco-slovaque est de donner à ses artistes un « devoir à la maison » chaque année sur un thème différent. Jusqu’au 31 mai, il est possible de voir à la galerie des œuvres d’artistes qui ont planché, cette fois, sur le thème de la musique. Radio Prague a rencontré, entre autres, Andrea Avramopulosová, collaboratrice de la galerie, qui est revenue sur la genèse de l’exposition :

Josef Mžyk,  'Hommage à Miles Davis',  photo: Galerie La Femme
« Cette fois-ci, nous avons été invités à participer au festival d’Ostrava dédié au compositeur Leoš Janáček. Pour nous, le thème était donc déjà clair. Parmi les autres devoirs, j’aimerais mentionner ‘Un petit honneur à la grande Edith’, en hommage à Edith Piaf, qui a été exposé en 2004 à l’Institut français de Prague. Plus de cinquante artistes, qui s’étaient inspirés de l’œuvre ou de la vie d’Edith Piaf, y avaient participé. »

« Le thème actuel est beaucoup plus large. Avant, c’était une chanteuse particulière, et cette année, tout le monde pouvait travailler sur ce qui le lie à la musique en général. »

« Certains artistes se sont inspirés de leurs chanteurs ou musiciens favoris, d’autres ont dessiné des instruments de musique. Il y avait aussi des artistes qui ont simplement exprimé les impressions que leur évoque la musique. »

Parmi les motifs bien connus du violon et de la guitare, déclinés selon les imaginaires variés des artistes, se dissimulent aussi quelques surprises. Andrea Avramopulosová nous fait part de ce qui l’a le plus amusée ou étonnée parmi les œuvres de ce vingt-sixième « devoir à la maison ».

Dita Perrier,  'Retour dans les années soixante',  photo: Galerie La Femme
« Ce qui m’a étonnée, c’est que beaucoup d’artistes ont représenté des violons ou des guitares. Je pense que c’est la première chose qui vous vient à l’esprit quand vous dites ‘la femme et la musique’ parce que c’en sont des figures emblématiques. »

« Parmi les œuvres surprenantes, ce qui était très drôle, c’était celles de Viktoria Ban-Jiránková et par Miroslava Mádrová, dont le sujet parlera surtout aux Tchèques : sa toile symbolise des renards à moto qui assistent à un concours. Il s’agit d’un opéra de Janáček. Ce que j’ai trouvé de plus original, c’était ces œuvres surprenantes. »

« Mais ce qui était aussi très impressionnant, c’était celles où les artistes exprimaient leurs propres impressions. Je les trouvais plutôt jolies. »

Une exposition-ballade dans une minuscule galerie où toiles et sculptures s’entremêlent joyeusement. Le principal défi que se donne Miroslav Lipina, c’est que l’art vive et circule. Mais attention, pas n’importe quel art ! Andrea Avramopulosová nous explique le fonctionnement de cette galerie.

« Nous présentons des œuvres d’artistes tchèques ou slovaques. Il s’agit d’art contemporain, donc la plupart d’entre eux sont encore en vie. Et l’année prochaine, nous célèbrerons le vingtième anniversaire de la galerie. »

Jiří Mocek,  'Après une matinée',  photo: Galerie La Femme
« On s’appelle la Galerie La Femme parce qu’elle est située près de l’avenue de Paris, Pařížská. Quant à la forme, en français, c’est aussi parce que la femme du galeriste, dont la fille est francophone, est professeure de français au lycée. Enfin, on s’appelle ‘La Femme’ parce que la femme a toujours été une inspiration dans l’art. »

Pour Miroslav Lipina, il est difficile de passer outre les métissages culturels entre la France et la République tchèque. Malgré son choix d’exposer uniquement des artistes tchèques ou slovaques, la Galerie La Femme n’oublie pas l’importance, en art, de balayer les frontières.

« Avec nos artistes, il nous est déjà arrivé de faire des symposiums en France, au Languedoc ou en Bretagne, par exemple. »

« On a aussi des artistes qui ont vécu à Paris ou en France en général : Dita Perrier est installée à Lyon, Tyleček qui est malheureusement décédé depuis peu, ou encore Antonín Sládek qui n’est plus en vie, lui non plus, depuis des années. Dita Perrier est toujours installée à Lyon, nous lui consacrerons une exposition à partir du 10 juin. »

Miroslav Jiránek,  'Le souvenir de la flûte shakuhachi',  photo: Galerie La Femme