UE-marché du travail : "la crise ne peut servir de prétexte aux restrictions"
Direction Luhačovice, près de la frontière slovaque, où se déroule la réunion informelle des ministres de l’UE chargés de l’Emploi et des Affaires sociales. L’un des principaux thèmes au programme des discussions était la libéralisation totale du marché du travail, une priorité de la présidence tchèque de l’UE. Plusieurs pays ont maintenu des restrictions à l’ouverture de leur marché du travail aux ressortissants des pays entrés récemment dans l’UE.
Est-ce que la crise que subit actuellement l’Europe peut freiner les pays dont le marché du travail n’est pas encore totalement ouvert à tous les citoyens de l’UE?
« Il faut dire clairement que la crise ne peut pas être un prétexte pour éviter la libre circulation des travailleurs. J’ai lu aujourd’hui un article qui constate que les travailleurs étrangers sont venus de façon mineure en RT par rapport aux années précédentes. Pourquoi ? Parce que la base pour la mobilité des travailleurs, c’est le travail. S’il n’y a pas de travail, la mobilité se freine automatiquement. »
Mais même en RT on a commencé par licencier les travailleurs étrangers qui sont maintenant obligés de rentrer chez eux, est-ce que ce ne sont pas des arguments qui vont pousser les pays qui ont maintenu des restrictions à ne pas les lever tout de suite ?
« C’est vrai. Cette réalité existe en Tchéquie. Mais cela concerne les citoyens des pays tiers, qui se trouvent dans une situation différente. Il y a dans certains pays des périodes transitoires qui limitent la liberté fondamentale des citoyens européens. »
La libéralisation totale du marché du travail est une des priorités de la présidence tchèque de l’UE, est-ce que vous pensez qu’elle a une chance d’aboutir ?« A l’époque où la Commission a commencé son travail, il y avait trois pays qui avaient leur marché du travail ouvert. Aujourd’hui, on en est à 23. »
Mais il y a plus d’une dizaine de pays qui limitent toujours l’accès de leur marché du travail aux citoyens bulgares et roumains...
« Oui, c’est un fait, mais pour les citoyens des pays entrés dans l’UE en 2004, il n’en reste que quatre. Je pense qu’on va progresser, je n’ai pas de doutes, à la fin on obtiendra la libre circulation... »