Une adaptation de la faune et de la flore au réchauffement est possible
Les scientifiques tchèques étudient les possibilités d’adaptation de la faune locale aux changements climatiques. Des extraits d’un texte paru dans la presse prouvent que la perspective s’annonce favorable. Nous vous proposerons ensuite deux regards différents sur la crise des migrants qui demeure toujours le point de mire des médias. Le tour du monde en autostop entrepris par un jeune Tchèque est un autre sujet que nous allons traiter dans cette revue de presse qui rappelera, aussi, la vie et l’œuvre de la peintre surréaliste tchèque, Toyen, qui a partagé sa vie entre Prague et Paris.
« Certaines recherches effectuées au cours des dernières années montrent que la hausse des températures moyennes en Tchéquie et dans l’ensemble de l’Europe centrale ne doivent pas nécessairement signifier une modification radicale de la composition actuelle de la faune et de la flore, la disparition de nombreux espèces animales locales ou encore leur déplacement vers le nord. De nombreuses espèces animales sont effectivement capables durant une ou plusieurs générations non seulement de s’adapter aux changements de température, mais aussi de modifier leurs habitudes alimentaires. Et c’est justement cette capacité d’adaption qui est censée décider à quel point et comment le réchauffement influencera le visage du paysage tchèque et la composition de sa population animale. »
Or, ce sont les espèces dotées d’une capacité d’adaptation rapide aux changements climatiques, qui vont probablement prévaloir. La question est de savoir de quelles espèces il s’agira dans les conditions tchèques, car évaluer cette capacité chez l’ensemble des animaux et des organismes vivant sur le territoire de la République tchèque s’avère pratiquement impossible. Toutefois, comme le remarque l’auteur de l’article, il existe désormais dans le monde entier beaucoup d’exemples de cette « adaptation rapide ». Et de noter que les scientifiques tchèques s’interrogent également sur la capacité d’adaptation des plantes et des arbres, une grande inconnue étant liée à l’avenir de l’épicéa, une plante ligneuse traditionnelle de l’économie locale.
La fille de sir Nicolas Winton à Prague appelle à aider les réfugiés
La conférence Forum 2000 qui s’est tenue cette semaine à Prague et qui s’est penchée, comme le veut la tradition, sur les différents aspects des droits de l’homme, a accueilli entre autres personnalités Barbara Winton, la fille de feu sir Nicholas Winton, un homme hautement respecté et apprécié en République tchèque, pour avoir sauvé pendant la Deuxième Guerre mondiale des centaines d’enfants d’origine juive, en les envoyant en Grande-Bretagne. Dans un entretien pour le site aktualne.cz, elle s’est exprimée sur l’actuelle crise migratoire en disant :« On a affaire à une situation très compliquée, mais je suis intimement convaincue que l’on ne saurait tourner le dos aux gens qui veulent sauver leur vie. Mon père, pour sa part, ne faisait pas de différence entre un blanc, un noir, un musulman, un hindou ou un juif. Il accordait tout simplement son secours aux gens en danger. Or, il ne faut pas regarder les réfugiés comme ‘ceux d’une autre catégorie’ et leur refuser notre aide. A partir du moment où quelqu’un est en danger, il faut l’aider. »
Barbara Winton trouve ainsi paradoxal que tandis que l’opinion publique tchèque et les représentants de l’Etat apprécient hautement son père pour ses mérites, de fortes voix contradictoires se font entendre dans le débat tchèque sur la crise migratoire.
Václav Klaus contre la migration
La question de la migration et des réfugiés a été, aussi, l’un des objets d’un entretien avec l’ex-président tchèque, Václav Klaus, connu pour ses positions eurosceptiques, publié dans les pages de l’hebdomadaire Týden. Dénonçant le fait qu’il manque en Europe un refus univoque de la migration de masse, il est allé dans cet entretien jusqu’à prétendre que la migration était ce que les leaders européens souhaitaient :« J’entends par là les grands leaders et les idéologues de l’Europe et, plutôt, de l’européisme, car l’Europe est un continent qui n’a pas d’idéologie. Ils cherchent par tous les moyens à perturber la cohérence et l’intégrité de l’Europe, à voir l’Europe dominée par des gens qu’aucun passé centenaire ne relie... Une façon de créer une nouvelle Europe et un nouvel homme européen. »
Dans l’idée de Václav Klaus, un réfugié ou un migrant déraciné se prêterait merveilleusement à ce rôle. Pour l’ex-chef de l’Etat tchèque qui considère l’Union européenne, toujours d’après ses déclarations pour l’hebdomadaire Týden, comme « une immense erreur, une mystification et un projet qui a échoué », une telle vision est horrifiante.
Parcourir le monde en autostop
Faire le tour du monde en faisant de l’autostop. Une telle décision a été prise par un jeune informaticien tchèque de la ville d’Ostrava, âgé de 28 ans. Le site aktualne.cz a apporté plus de détails sur cette aventure qui devrait s’étendre sur cinq ans:« L’année dernière, Pavel Klega a quitté son travail qui lui assurait une vie matérielle confortable mais qui, finalement, ne le satisfaisait plus pleinement, avec un seul but : traverser tous les continents avec un minimum de moyens financiers. Il s’est alors mis en route avec près de 150 000 couronnes, l’équivalent de quelque 5 500 euros, destinés à couvrir avant tout ses besoins alimentaires. D’après ce qu’il a confié à l’auteur de l’article, Marek Kerles, l’idée lui est venue lors de ses études en Grande-Bretagne. C’est finalement une amie proche de sa mère qui l’a convaincu de se lancer. »
Le trajet du voyage prévu est long de près de 150 000 kilomètres. A l’heure actuelle, Pavel Klega se trouve en Jordanie, après avoir traversé l’Europe de l’Est et après avoir passé un long moment en Turquie, en Géorgie, en Arménie, en Iran et au Koweit. Une occasion pour lui d’apprécier l’ouverture et l’hospitalité de la population locale qui, souvent, n’hésite pas à l’héberger ou à l’inviter à manger. S’il réussit à mener son projet à bien, Pavel Klega sera le premier Tchèque à avoir parcouru au XXIe siècle le monde entier en faisant de l’autostop.
135 ans depuis la naissance de la peintre tchèque Toyen
Une des dernières éditions du quotidien Mladá fronta Dnes a rappelé qu’en ce mois de septembre, 135 ans se sont écoulés depuis la naissance de la peintre tchèque Toyen, de son vrai nom Marie Černínová, une des figures les plus marquantes de l’avant-garde de l’entre-deux-guerres. Dans son texte consacré à cette artiste qui a partagé sa vie entre Prague et Paris, Jiří Machalický a tenu à souligner :« Toyen qui est née en 1902 à Prague, a fait preuve de ce qu’une femme pouvait égaler dans n’importe quel domaine les hommes. Elle s’habillait comme un homme, portait les cheveux courts, parlait d’elle-même au masculin. Elle est donc devenue le symbole d’une position égale des femmes dans les arts ce qui n’était pas une évidence même dans une société européenne moderne. Et pourtant, Toyen n’a jamais soutenu publiquement le féminisme ».
En 1934, Toyen a été un des co-fondateurs du groupe des surréalistes en Tchécoslovaquie qui était étroitement lié aux surréalistes français, dont en particulier André Breton et Paul Eluard. Jiří Machalický note dans ce contexte que, dans les années 1930, la création des surréalistes tchèques faisait partie intégrante de l’avant-garde européenne. L’occupation allemande brutale du pays a mis, hélas, fin à ces relations. Après la guerre, Toyen a quitté définitivement Prague pour Paris amenant avec elle l’ensemble de son œuvre. L’auteur écrit en conclusion :
« Lorsque Toyen est morte en 1980 à Paris où elle a été enterrée au cimetière des Batignolles, les médias de la Tchécoslovaquie communiste ont passé cet événement sous silence. Son héritage a été ensuite vendu à plusieurs reprises aux enchères. Ainsi, tout comme auparavant dans le cas du peintre František Kupka, le pays s’est privé, à cause de la bêtise des autorités tchécoslovaques de l’époque, de l’héritage d’un grand artiste. Aujourd’hui, les tableaux de Toyen sont presque absents sur le marché, ou alors sont vendus, si une telle occasion rare se présente, à des prix exorbitants ».