Une agence gouvernementale devrait œuvrer contre la formation de ghettos

Le gouvernement a décidé, mercredi, de la création d’une agence spécialisée dans la lutte contre la formation et le développement des ghettos en République tchèque. Quels sont les objectifs préconisés par le ministère pour les Minorités et les Droits de l’homme ?

Dzamila Stehlikova,  photo: CTK
Le projet de cette agence a été présenté par la ministre Dzamila Stehlikova et l’agence elle-même aurait dû être opérationnelle depuis le 1er janvier dernier. Il n’en fut rien, car certains ministères étaient contre en argumentant que cette nouvelle institution nécessiterait une augmentation du personnel du gouvernement, alors que ce dernier s’est engagé à baisser le nombre de ses employés.

Pourtant, le gouvernement a plutôt opté pour l’accomplissement de son programme dans lequel il s’est engagé à lutter contre l’exclusion sociale et à créer cette agence. Celle-ci devrait commencer ses activités dans 12 localités sensibles où une solution aux ghettos qui y sont apparus devient urgente. La ministre pour les Minorités et les Droits de l’homme, Dzamila Stehlikova, nous présente les principaux objectifs de l’agence :

« Elle va préparer les conditions indispensables pour que les collectivités locales puissent bénéficier des moyens financiers nécessaires. Il s’agira aussi de coordonner les activités entre les différentes institutions concernées. »

Les collectivités locales, les écoles, la police, les agences pour l’emploi, les ONG, les entreprises et les habitants devront ainsi apprendre à coopérer étroitement pour que les localités à problèmes se transforment en quartiers normaux ou disparaissent complètement.

D’après les études réalisées, il existe en République tchèque plus de 300 habitations et quartiers pauvres, où vivent surtout les Roms. La majorité des adultes, dans ces localités, est au chômage. Les familles dépendent entièrement des allocations sociales, les enfants se retrouvent très souvent dans des écoles spéciales pour enfants retardés et sont pratiquement exclus des études supérieures ou même secondaires.

L’agence ne sera pas une nouvelle institution, mais seulement un nouveau département du bureau du gouvernement. Elle devrait compter 15 employés spécialisés et le cabinet a décidé d’allouer près de 27 millions de couronnes (un peu plus d’un million d’euros) à son fonctionnement. Grâce à la création de cette agence, la République tchèque pourra aussi bénéficier des fonds structurels européens destinés à l’amélioration des conditions de logement, des possibilités d’emploi, de l’éducation et de la santé des Roms.