Une colonie de vacances pour enfants tchèques… en français
Une trentaine de jeunes passeront en juillet une semaine ensemble dans un petit village de la région de Liberec. Un camp d’été comme les autres, à ceci près qu’il se déroulera intégralement en langue française. Radio Prague a rencontré la responsable du projet, Barbora Rázková :
Comment s’y prend-t-on pour faire parler français pendant une semaine complète à des enfants qui l’apprennent parfois depuis seulement un an, qu’allez-vous mettre en place ?
« Notre objectif principal est de motiver les enfants tchèques à apprendre le français à long terme. En une semaine, on ne peut pas leur apprendre la langue française, cela n’est pas possible. On peut les motiver à travailler par eux-mêmes, à continuer à découvrir le français pendant l’année scolaire. On fait venir des Français, qui aident, qui parlent avec les enfants, qui animent le programme. »
Vous avez déjà organisé ce camp l’an dernier, est-ce qu’à un moment, vous vous êtes dit : « ils ont fait des progrès, je le vois » ?
« J’ai deux moments à raconter. En fait, pour encourager l’usage du français, on apporte des supports authentiques : des livres, des DVD, des jeux de société. L’an dernier, il y avait des enfants qui, pendant leur temps libre, jouaient mais en parlant en français. Ils n’ont pas utilisé un seul mot tchèque. On ne les forçait pas, et eux essayaient de s’améliorer par eux-mêmes. C’était un grand moment de plaisir pour moi, en tant qu’organisatrice. Les enfants étaient vraiment motivés d’apprendre, et continuaient l’effort. L’autre moment, c’était en octobre-novembre. J’ai reçu un email d’une enfant, disant que maintenant, dans sa classe, elle était la meilleure en français, parce qu’elle était motivée, qu’elle travaillait, et cela se voyait. J’étais toute contente. »Quel genre d’enfants participe à ce camp ? Sont-ils désireux eux-mêmes ou poussés par leurs parents ?
« Souvent, ce sont les enfants qui demandent à apprendre le français. Ce sont les enfants qui sont motivés, mais tous sont issus de familles qui sont conscientes de l’importance de l’apprentissage des langues. Il faut avoir une famille qui vous soutient et un enfant qui est déjà assez motivé. Ils sont tous sages et prêt à participer. »Dernière question, quel regard portez-vous sur la place de la francophonie en République tchèque aujourd’hui ?
« C’est un petit peu difficile et parfois je ne comprends pas pourquoi. La langue française est enseignée en République Tchèque dans presque tous les collèges et lycées. Mais l’apprentissage en dehors des cadres scolaires n’est pas très développé. Cette année, on est le seul camp d’été en République Tchèque qui propose l’apprentissage du français. C’est un peu difficile de trouver des inscrits. On espère bien, par notre offre, par notre projet à long terme, créer la demande. »