Une des personnalités les plus influentes au monde, Věra Jourová en passe de redevenir l’euro-commissaire tchèque

Věra Jourová, photo: Šárka Ševčíková, ČRo

Le Premier ministre tchèque Andrej Babiš était à Bruxelles ce lundi pour rencontrer la future présidente de la Commission européenne. Il a proposé à Ursula von der Leyen la candidature de l'actuelle euro-commissaire tchèque Věra Jourová, pour laquelle Prague espère obtenir une compétence importante à caractère économique au sein de la Commission.

Věra Jourová,  photo: Šárka Ševčíková,  ČRo
« Nous avons eu un tête-à-tête très agréable avec Ursula von der Leyen. Pendant plus d’une heure, nous avons pu aborder tous les sujets importants liés à l’environnement, à la politique migratoire, au budget européen, au Brexit et aux affaires internationales. (…) Nous avons évidemment évoqué la candidature de Věra Jourová au poste de l’euro-commissaire tchèque. Elle a déjà fait la preuve de ses qualités lors de son précédent mandat. Elle a exercé un portefeuille difficile et tous les Premier ministres n’ont pas apprécié ses positions. »

C’est ainsi que le Premier ministre Andrej Babiš (ANO) a décrit sa rencontre avec Ursula von der Leyen, précisant que la nouvelle présidente de la Commission européenne n’avait pas fait de commentaire sur la candidature renouvelée de l’euro-commissaire tchèque. Celle-ci doit encore être validée par Ursula von der Leyen en personne, ainsi que par le gouvernement tchèque, mais surtout par le Parlement européen.

Nommée il y a cinq ans par le mouvement ANO d’Andrej Babiš, Věra Jourová, 54 ans, est jusqu'ici la Commissaire européenne à la Justice, aux Consommateurs et à l'Egalité des genres. Juriste de profession, classée récemment, en tant que première Tchèque, parmi les cent personnalités les plus influentes dans le monde par le magazine américain Time, Věra Jourová s'est beaucoup impliquée dans la mise en place du règlement européen sur la protection des données personnelles (RGPD) ainsi que dans la lutte contre la fraude alimentaire au sein de l’UE.

C’est sur cette voie qu’elle aimerait continuer si son second mandat de commissaire européenne est approuvé. Věra Jourová :

Andrej Babiš,  photo: ČTK/Petr Kupec
« Le domaine numérique m’intéresse particulièrement, car il est étroitement lié à la protection des données personnelles qui faisait partie de mon agenda. Il serait ainsi facile pour moi de renouer à mon précédent travail. C’est un domaine qui m’attire par son importance, car le numérique et l’intelligence artificielle influenceront sans aucun doute notre futur et on peut s’attendre à une évolution en ce sens. Etre en charge du numérique au sein de la Commission européenne demandera donc une certaine créativité ce qui me plairait bien. »

Pour sa part, Ursula von der Leyen, rencontre ces jours-ci les représentants de tous les Etats-membres avec l’objectif de répartir les postes dans la future Commission européenne. La République tchèque est loin d’être le seul pays qui sollicite les portefeuilles importants consacrés à la politique budgétaire, au marché intérieur ou au commerce international.

Toutefois, selon les représentants de l’opposition, la Tchéquie apparaît affaiblie dans cette course aux postes importants en raison de l’audit concernant le potentiel conflit d’intérêts du Premier ministre Andrej Babiš en lien avec l’obtention de subventions européennes.