Une ligne téléphonique pour se désaccoutumer au tabac
Cinq millions de personnes meurent chaque année des suites du tabagisme. En Tchéquie, la cigarette fait chaque jour 50 morts. L'abus du tabac a pris les dimensions d'une épidémie. Pour l'arrêter, l'Organisation Mondiale de la Santé a initié la naissance de la Convention cadre sur le contrôle du tabac, à laquelle la Tchéquie s'est ralliée en juin 2003. Peu après a vu le jour le projet qui s'appelle "Les centres de traitement de la dépendance au tabac" qui a deux parties: la première, l'édification d'un réseau d'établissements spécialisés auprès des hôpitaux universitaires, et la deuxième - l'inauguration d'une ligne téléphonique pour se désaccoutumer au tabac. Ecoutons la doctoresse Katerina Langrova, directrice de la Coalition tchèque contre le tabac, et manager du projet.
"La ligne téléphonique pour se désaccoutumer à la nicotine a le numéro 844 600 500. Elle est accessible sur l'ensemble du territoire de la République tchèque, pour un tarif local, tous les jours de 12 à 20 heures. Elle a été lancée au début du Nouvel An, période où de nombreux fumeurs font de bonnes résolutions dont celle d'arrêter de fumer. Le premier appel a eu lieu 37 minutes après son inauguration. C'était une femme qui se plaignait des signes de dépendance.
De l'autre côté de la ligne, un consultant spécialisé ou un médecin répond aux appels et donne des conseils concrets, concernant le traitement, en recommandant, soit un traitement pharmaceutique, sur ordonnance du médecin, soit sous forme de diverses substitutions commercialisées dans les pharmacies et qui apporte une aide psychologique. Selon Katerina Langrova, les lignes sont connues en Europe depuis la moitié des années 1980 sous le nom de Quitline. Leur popularité est due au fait qu'elles sont facilement accessibles et anonymes. En Tchéquie c'est la toute première ligne de ce type. Une analyse de 13 études européennes a confirmé que grâce à l'introduction de cette ligne, il y a 56% de plus de fumeurs qui essayent d'arrêter de fumer. Une étude financée par la Commission européenne et publiée il y a 2 mois résume l'expérience de 28 pays européens: là où la ligne est en fonction, on peut s'attendre à une diminution du nombre de fumeurs de 1 à 3%."