Une princesse tchèque rétablie dans sa dignité après un scandaleux délit de calomnie

Libuse Safrankova, photo: CTK

Le nom de la comédienne tchèque, Libuse Safrankova, a été lavé de la calomnie. En octobre 2001, un article publié en première page par le quotidien à scandales Super affirmait que l'actrice, alcoolique, avait suivi une cure de désintoxication. Un an plus tard, le tribunal du 4ème arrondissement pragois a rendu justice.

Libuse Safrankova,  photo: CTK
"Trois petits verres pour Cendrillon". C'est sous ce titre que le quotidien à scandales Super avait fait ses choux gras des prétendus malheurs du couple de comédiens tchèques, Libuse Safrankova et Josef Abrham. Selon l'article, Safrankova, enchanteresse princesse de nombreux contes de fées tchèques tournés dans les années 1970-80, aurait sombré dans l'alcoolisme avant de suivre une cure de désintoxication dans un centre psychiatrique. Toujours selon les auteurs du même papier mensonger, son mari, Abrham, serait un mauvais acteur et, surtout, un tyran jaloux qui chercherait à l'entraver dans sa carrière. Le couple, choqué par ses diffamations, avait à l'époque rapidement décidé de réagir et de se défendre en exigeant des excuses publiques de la part du quotidien. Excuses qui ne leur ont jamais été adressées. Dès lors, l'affaire, portée devant les tribunaux, prit une toute autre envergure.

Josef Abrham et Jiri Janousek,  le photograph du journal Super,  photo: CTK
La procédure en justice avait été engagée en septembre dernier. Et en cette mi-novembre, la cour a rendu son verdict: quatre mois de prison avec sursis pour le photographe du journal Super et pour sa belle-sœur. C'est, en effet, cette dernière qui avait constitué la source du prétendu scoop en procurant celui-ci, par l'intermédiaire du photographe, à la rédaction de Super. En revanche, le tribunal n'a, curieusement, pas condamné les deux journalistes auteurs de l'article, ni même le quotidien, pourtant responsable de la publication de la calomnie. Une décision pour le moins contestable que le procureur a défendu en argumentant du fait que la procédure qui aurait visé à poursuivre Super et ses journalistes aurait été trop longue et coûteuse. Or, toujours selon le procureur, la cour manquait de preuves pour établir la vérité et, éventuellement, les condamner.

N'empêche, le verdict rendu constitue quand même un cas sans précédent en République tchèque. Un verdict qui aura, apparemment, satisfait l'actrice et son mari, puisque ceux-ci s'estiment réhabilités dans leur dignité et "contents" du rétablissement de la véracité des faits par l'aveu du mensonge.