Une prison symbolique en soutien aux prisonniers politiques cubains

Action en soutien aux prisonniers politiques cubains

A l'initiative de l'organisation non gouvernementale l'Homme en détresse, 75 personnalités tchèques se succéderont pour être enfermées dans une cellule installée au milieu de la place Venceslas. Cette action a pour but d'alerter la population et les médias sur le sort de 75 dissidents cubains.

Action en soutien aux prisonniers politiques cubains - Petr Mares,  photo: CTK
Le maire de Prague, Pavel Bem, a solennellement condamné, ce lundi, le vice-Premier ministre, Petr Mares, à une heure de prison. Il a par ce geste marqué le début de l'opération appelée "Fin de la répression à Cuba", lancée au coeur de la capitale tchèque.

"Cette action a un sens, et pas seulement pour Cuba. Elle a un sens pour Prague, pour la République tchèque, pour l'Europe centrale. Elle rappelle la dure réalité, qu'un homme peut être condamné à 28 ans de prison alors qu'il ne réclame que l'application de la loi. Je pense que les Pragois sont sensibles à cette initiative, qu'ils se rappellent que quinze ans auparavant, dans la Tchécoslovaquie de l'époque, la liberté était loin d'être celle dont nous jouissons aujourd'hui"

Action en soutien aux prisonniers politiques cubains
Seront incarcérées à tour de rôle pendant quatre jours et trois nuits dans cette cellule symbolique des hommes politiques, des artistes, des journalistes, et des sportifs. Ce mardi, avant le président du Sénat, c'est un ancien leader du mouvement étudiant de 1989, Martin Mejstrik, aujourd'hui sénateur, qui a enfilé l'uniforme de bagnard et a pris place derrière les barreaux, devant une foule mêlant non seulement touristes étonnés et signataires de la pétition de soutien aux Cubains, mais aussi passants qui ont profité de l'occasion pour interpeller les politiciens sur des problèmes nationaux.

Action en soutien aux prisonniers politiques cubains
"Pour moi, cela a une importance particulière. J'ai vécu le totalitarisme comme adulte, et je sais ce que représentaient les signes de soutien du monde libre d'alors. Je n'ai pas été emprisonné mais j'étais en contact avec les oppositions démocratiques dans la dissidence. Je sais que n'importe quelle initiative en vue de nous soutenir était bienvenue et avait un sens. Je pense que c'est le minimum que nous puissions faire ici pour Cuba. Les gens ne sont pas très habitués à ce genre d'opération, ils s'intéressent et posent des questions. Cela permet de leur expliquer un peu quelle est la situation actuelle à Cuba. Et puis, en tant que sénateur, j'entends quelques récriminations de personnes qui souhaitent me faire part de ce qui les tracasse en République tchèque".

L'opération "Fin de la répression à Cuba" doit s'achever après la libération du dernier prisonnier, jeudi prochain, par une manifestation devant l'ambassade cubaine.