Une restitution lourde de conséquences
Le ministre tchèque de la Culture, Pavel Dostal, envisage d'ouvrir un débat des partis politiques sur les restitutions des biens confisqués, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, pour la collaboration avec les nazis allemands. Rappelons que les décrets signés, après la guerre, par le Président Edward Benes, interdisent de telles restitutions. La dernière impulsion, pour l'initiative du ministre Dostal, a été la décision de la justice tchèque de restituer à Frantisek Oldrich Kinsky 1,5 hectares de terrain dans la région de Usti nad Orlici, en Bohême de l'Est. Tout cela pourrait sembler sans importance, si ce verdict ne pouvait pas servir de précédent pour la restitution d'autres biens à cet aristocrate de 66 ans. Les biens confisqués à sa famille conformément aux décrets du Président Benes, après la guerre, sont évalués aujourd'hui à 40 milliards de couronnes, quelque 1,3 milliards d'euros. Selon le ministre, les restitutions de ce genre sont parfois rendues possibles par des certificats de citoyenneté dont l'authenticité éveille des doutes ou, tout simplement, par des failles dans la procédure judiciaire. Souvent, d'après le ministre, le tribunal reconnaît la restitution des biens à un ancien nazi et explique sa décision seulement par le vice de forme. Pavel Dostal souligne, cependant, que son attitude n'a rien à voir avec un refus général de restituer les biens aristocratiques. Il manifeste, au contraire, un profond respect pour la façon dont certaines familles aristocratiques gèrent leurs propriétés.