Vaccination : le gouvernement tchèque entend passer à la vitesse supérieure

Entamée le dernier dimanche de décembre, la campagne de vaccination contre le Covid-19 en République tchèque avance encore relativement lentement. En attendant la livraison prochaine de quantités de vaccins plus importantes, les personnels soignants dans les hôpitaux restent prioritaires. Mais ensuite, le gouvernement souhaite que les choses s’accélèrent.

Niveau d’alerte à son maximum depuis bientôt une semaine, hospitalisations en hausse ou encore majorité des écoles de nouveau fermées. Pas plus en République tchèque qu’ailleurs en Europe, le début de la nouvelle année n’a apporté de bonnes nouvelles quant à l’évolution de l’épidémie de coronavirus.

Là aussi comme dans beaucoup d’autres pays, le gouvernement est sous le feu des critiques pour sa gestion jugée trop approximative d’une crise qui n’est plus seulement sanitaire.  Après le traditionnel déjeuner du Nouvel An partagé en tête-en-tête avec le président Miloš Zeman, dimanche, le Premier ministre Andrej Babiš a pourtant répété que tous les moyens étaient mis en œuvre pour que le tableau d’ensemble s’embellisse :

Photo: ČTK/Vít Šimánek

« J’ai assuré monsieur le président que le gouvernement luttera non seulement contre la pandémie de Covid-19, mais aussi contre ses retombées économiques et sociales. Nous n’avons pas le choix, ce sont deux choses qu’il nous faudra maîtriser cette année. Mais nous n’y parviendrons que si la campagne de vaccination se passe bien et si nous poursuivons les tests antigéniques tout en appelant les Tchèques à respecter les mesures pour empêcher la diffusion du virus. Espérons que les chiffres s’améliorent rapidement. Pour ce qui est de monsieur le président, il se fera vacciner dans le cadre d’une visite médicale régulière qu’il passera durant la deuxième quinzaine du mois de janvier. Il ne choisira pas le type de vaccin, il se fera administrer celui qui sera disponible à ce moment-là. »

Au-delà du cas du chef de l’Etat, à l’état de santé très fragile, la stratégie gouvernementale prévoit de vacciner quelque 5,5 millions de Tchèques pour cet automne. Un calendrier auquel Andrej Babiš, qui symboliquement a été la première personne en République tchèque à être vaccinée, entend bien se tenir :

Photo: ČTK/Dalibor Glück

« Nous voulons y parvenir au plus tard pour la fin du mois de septembre. D’ici-là, l’objectif du gouvernement est de convaincre 60% de la population adulte de se faire vacciner. »

Pour l’heure, près de 30 000 premières doses du vaccin Pfizer-BioNTech sont arrivées en République tchèque, en deux livraisons les 26 et 30 décembre. 326 000 autres devraient être livrées dans le courant du mois de janvier.

30 000, c’est aussi approximativement le nombre de vaccinations qui devront été effectuées quotidiennement à l’échelle nationale dans les six à neuf mois prochains pour respecter l’objectif annoncé. Un rythme relativement soutenu mais difficilement envisageable selon Martin Kuba, membre d’un parti de l’opposition et président de l’Association qui regroupe les quatorze régions que compte la République tchèque :

Martin Kuba,  photo: Matěj Vodička,  ČRo

« J’ai le sentiment que l’on a oublié de compter. Il suffit pourtant de regarder les chiffes. Le gouvernement envisage les choses sur une même base que pour la campagne de dépistage. Or, alors que nous avions appelé les gens à passer un test antigénique avant Noël, les 170 points de dépistage répartis dans le pays n’ont pas permis de tester 5 millions de personnes. »

Dimanche, Andrej Babiš a néanmoins annoncé que les Tchèques, sur la base du volontariat, pourront commencer à s’inscrire pour une vaccination à compter du 1er février. En ligne, par téléphone ou via leur médecin généraliste, les personnes de plus de 80 ans, elles, pourront entreprendre la démarche dès le 15 janvier. Outre donc l’âge, les autres critères d'accès au vaccin seront l'état de santé et l'emploi. La semaine dernière, les ministères de l’Education et de la Santé se sont ainsi entendus pour que les enseignants fassent partie des groupes prioritaires.

Ce mardi, le gouvernement communiquera davantage de précisions sur ces procédures d’inscription, alors que la République tchèque a précommandé 15,9 millions de doses pour près de 9 millions de personnes. Un chiffre qui pourra probablement être revu à la hausse puisque le ministère de la Santé a d’ores et déjà donné son feu vert à l’usage de six doses de vaccin par ampoule au lieu des cinq initialement prévues.