Vache folle et abattages: dernières nouvelles

kravy_pastva1.jpg

Mardi dernier, le ministère tchèque de l'Agriculture annonçait qu'un accord avait été passé avec la Commission européenne, octroyant un délai prolongé pour l'abattage des cheptels touchés par la maladie de la vache folle. Bruxelles s'est empressé de rectifier qu'il s'agissait là non d'une décision officielle, mais uniquement de discussions préalables sur le sujet, qui nécessitaient encore l'aval de la Commission et des états membres. Lassés, les agriculteurs prennent eux-mêmes les mesures qui leur conviennent.

Il s'agit d'accorder un délai prolongé aux éleveurs avant l'abattage obligatoire des bêtes contaminées, plus exactement, de donner la possibilité aux éleveurs d'attendre la fin de la période de lactation des vaches avant de procéder à leur élimination. Mais changer de régime d'abattage nécessite tractations et accords de Bruxelles, dont certains éléveurs semblent s'etre lassés. C'est le cas de la coopérative agricole de Silyba, en Bohème de l'est, où le 10e cas de vache folle a été détecté, et où une soixantaine de bêtes doit être abattue. Sans attendre l'aboutissement des discussions menées à Bruxelles, Vladimír Hovad, le directeur de cet élevage, a décidé de procéder, ce jeudi, à l'abattage des bêtes suspectes. Il explique pourquoi il a pris une telle décision.

« Si l'on ne procède pas à l'élimination de toute la cohorte, dans ce cas, 305 jours s'écoulent normalement jusqu'à la fin de la lactation. Ca veut dire qu'entre l'apparition de la maladie et la fin de cette période, une année et demi peut parfois s'écouler. Mais le problème principal est que nous ne pourrons pas, durant cette période, exporter notre viande vers les pays de l'Union européenne. Donc on va pouvoir profiter du lait de nos betes, mais on ne pourra pas vendre et exporter leur viande. »

Pour cet agriculteur, une liquidation immédiate des bêtes est plus avantageuse que de les garder en vie jusqu'à la fin de la période de lactation sans pouvoir en exploiter la viande. D'autant plus que les coopératives dans cette situation recevront, pour ces abattages massifs, des compensations de l'Etat, mais aussi des compagnies d'assurances. Des compensations qui leur permettront de racheter de nouvelles vaches saines, sans attendre, et de relancer leur activité. Pour l'heure, en matière d'abattage, les agriculteurs tchèques ont donc un délai maximal de 3 mois, selon les normes européennes en vigueur, pour éliminer les têtes de bétail suspectes. En attendant une dérogation européenne.

Auteur: Agnès Vaddé
lancer la lecture