Vaclav Havel défend la Constitution européenne

L'ex-président Vaclav Havel, photo: CTK
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Si, le 1er janvier, le petit écran en République tchèque a eu pour principale vedette politique le président de la République, le lendemain, les téléspectateurs tchèques ont pu écouter leur ex-président, Vaclav Havel. Alena Gebertova.

L'ex-président Vaclav Havel,  photo: CTK
Apparemment en pleine forme, grave mais souriant, Vaclav Havel a été le principal invité d'un débat télévisé, diffusé dimanche midi, par la télévision publique. La plus large place a été réservée à la Constitution européenne. En s'exprimant sans détours ni ambiguités en sa faveur et reprenant les arguments avancés le mois dernier dans l'hebdomadaire Respekt, il a formulé probablement pour la première fois en public, depuis la fin de son mandat présidentiel, voilà bientôt deux ans, sa position sur un important thème politique lié étroitement à la République tchèque. « Les critiques de la Constitution prétendent qu'elle affaiblira notre souveraineté nationale et étatique, mais c'est le contraire qui est vrai », a déclaré Havel. Et d'ajouter que son éventuel rejet par la République tchèque aurait des conséquences très graves pour le pays, voire sa marginalisation. On rappellera que l'ODS, principal parti de droite, dans l'opposition, et le président Vaclav Klaus sont les principaux adversaires de la Constitution européenne, sans parler des communistes, bien évidemment.

A l'heure actuelle, une consultation populaire se présente comme l'alternative la plus probable de la procédure d'adoption de la Constitution européenne en Tchéquie. Vaclav Havel estime que ce serait une mauvaise solution, car le texte de la Constitution est trop « techniciste » pour que le citoyen puisse s'y reconnaître. En plus, selon ses dires, la population tchèque a déjà dit oui au processus européen, lors du référendum sur l'adhésion à l'Union européenne. Sur ce point, la voix de Vaclav Havel est assez singulière, car le lancement d'un référendum est soutenu tant par la social-démocratie, au pouvoir, que par l'ODS et leur principal point de désaccord ne réside que dans la date à laquelle l'organiser...

En cas d'un référendum, les Tchèques prêteront-ils l'oreille à leur très populaire ex-président Havel ou bien aux tentations eurosceptiques de leur actuel président Klaus, dont la cote de popularité n'a rien à envier à celle de son prédécesseur ? Le débat ne sera pas tranché demain, la coalition gouvernementale optant pour l'an 2006, d'autant que la constitution tchèque ne prévoit pas le référendum, pour lequel une loi spéciale doit être adoptée par le Parlement.