Vaclav Havel pour Lidove noviny

Vaclav Havel

La société tchèque a tendance à se recroqueviller sur elle-même, dit le président Vaclav Havel, dans une interview publiée dans l'édition de ce mercredi du quotidien Lidove noviny. Alena Gebertova l'a lue pour vous.

Vaclav Havel
C'est en effet par ces mots que Vaclav Havel décrit l'un des traits du comportement de la société tchèque. Il se manifeste au moment où le village global est devenu une expression courante de notre vocabulaire, au moment où la réflexion sur les différents aspects de la mondialisation est au programme, nous l'avons dit, du Forum 2000. Que signifie par ailleurs la mondialisation pour Vaclav Havel ?

Je pense que c'est un terme très à la mode, ces derniers temps, voilà pourquoi je cherche, tant que possible, à l'éviter, dit-il sur les pages de Lidove noviny. Il donne en même temps deux exemples de ce phénomène. Le premier est positif. Il s'agit d'une « information immédiate ». Celle-ci permet, selon Havel, que le monde soit au courant de chaque atteinte grave aux libertés de l'homme. Cette information ouvre de l'espace à la solidarité.

Pour ce qui est de l'exemple négatif, Vaclav Havel dit, je cite : Il me semble que notre civilisation est sur le point de se précipiter quelque part. Elle épuise ses ressources naturelles, détruit l'atmosphère, les glaciers fondent. Autant d'éléments que nous avons pu décrire. Jamais auparavant, l'information sur la Terre n'a été aussi complexe. Et, pourtant, nous ne faisons rien pour empêcher cette évolution. Voilà le revers de la mondialisation, estime Vaclav Havel.

A la fin, il caractérise la tendance de la société tchèque à se renfermer comme l'un des archétypes négatifs du comportement social... J'en veux aux hommes politiques qui font appel à ces stéréotypes, qui les soutiennent et qui en profitent, pour gagner les élections, conclut Vaclav Havel.