Vaclav Havel Prague International Airport: une marque déjà déposée mais le débat se poursuit
La société publique qui gère l’aéroport de Prague a déposé la semaine dernière la marque Vaclav Havel Prague International Airport au registre du commerce. Donner ou pas le nom de l’ancien président défunt à l’aéroport de la capitale ? Les discussions devraient durer encore un certain temps.
Il souligne que l’aéroport porte toujours le nom de la commune de Ruzyně, qui évoque pour les Tchèques le nom de l’une des prisons dans laquelle Václav Havel et beaucoup d’autres ont été enfermés sous le communisme. Soutenu par la famille et les proches de l’ancien président, Fero Fenič en appelle au parlement et au gouvernement:
« Tous ceux qui arriveront en République tchèque sauront de quoi il s’agit, de quelles valeurs se réclament ce pays. Ce nom sera dans tous les ordinateurs du monde dans toutes les billetteries. C’est un symbole indéniable. C’est lui le premier président tchèque, et c’est un combattant des droits de l’homme mondialement reconnu. »Le principal actionnaire de l’aéroport de Prague est le ministère des Finances. Le ministre Miroslav Kalousek indique que ce sera au conseil des ministres de prendre une telle décision :
« L’ordre du jour du conseil des ministres est établi par le chef du gouvernement, pas par Monsieur Fero Fenič. Une chose d’une telle importance, pour un legs à la génération future, mérite plusieurs mois de discussions. Une décision à la va-vite dans les deux semaines – je n’en vois pas le sens. »
Plusieurs voix se sont élevées contre cette initiative. L’ancien secrétaire du président Havel estime que ce n’est pas une bonne idée, parce qu’il n’aimait pas du tout prendre l’avion, mais pas seulement :
« Un aéroport est une entreprise purement commerciale et c’est en contradiction avec ce que Havel faisait et représentait », estime Vladimír Hanzel.L’aéroport de Prague, comme la compagnie aérienne tchèque, doit être privatisé dans les prochaines années. Des sociétés russes seraient déjà sur les rangs. L’analyste économique Miroslav Motejlek relève que la situation serait absurde si les Russes prenaient un jour le contrôle d’un aéroport nommé Václav Havel…