Vaclav Klaus candidat à sa propre succession
Vaclav Klaus a annoncé officiellement, mercredi, son intention de se représenter, l'année prochaine, au poste de président de la République. Et d'ores et déjà, le chef de l'Etat fait figure de grand favori pour succéder à lui-même au Château de Prague.
« Je suis prêt à briguer le poste de président pour le prochain quinquennat. Il me semble que la date d'aujourd'hui constitue un moment opportun pour faire part de mon intention, alors qu'il me reste précisément un an de mandat. Durant cette période, je m'efforcerai, comme je me suis toujours efforcé de le faire jusqu'ici, d'être un président impartial et le président de tous, car je considère cela comme très important. »
C'est depuis le château de Lany, une des résidences des présidents tchèques en Bohême centrale, que Vaclav Klaus a rendu publique une décision à laquelle tout le monde, observateurs comme opinion publique, s'attendait. Plus de dix-sept ans après la chute du régime communiste, l'ancien Premier ministre qui a personnalisé jusqu'en 1997 le passage à l'économie de marché, reste donc aujourd'hui l'une des dernières grandes figures post-révolutionnaires à encore exercer une influence relativement importante sur la vie politique tchèque. Cette longévité, l'ancien leader du Parti civique démocrate, principale formation de droite du pays, la doit notamment à son instinct d'homme politique qui a survécu à tous les aléas, affaires et autres alliances, ayant parsemé sa carrière.
Et si certaines voix, plus ou moins nombreuses, estiment que Vaclav Klaus n'a jamais réellement remplacé l'autre Vaclav, Havel, il n'en reste pas moins que sa cote de popularité est régulièrement au plus haut. « Lorsque Vaclav Klaus était Premier ministre ou président du Parlement, l'opinion publique l'évaluait de manière très différente, et surtout pas aussi favorablement, explique Jan Hartl, sociologue et directeur de l'agence STEM spécialisée dans les sondages. Vaclav Klaus était alors une personnalité politique beaucoup plus controversée, ce qui avait des répercussions dans les sondages. Aujourd'hui, on peut constater qu'une grande partie de la population a revu son jugement. »
Bien que souvent critiqué pour ses prises de position tendancieuses, notamment celles très sceptiques relatives à l'Union européenne, Vaclav Klaus profite de l'incapacité des principaux partis politiques à désigner un candidat susceptible de lui faire de l'ombre. Un an avant la prochaine élection présidentielle par les deux chambres du Parlement, Vaclav Klaus apparaît donc pour l'instant, que cela plaise ou non, comme le principal candidat à sa propre succession.