Vaclav Klaus « effrayé » par la politique européenne
L'adhésion à l'Union européenne « n'a eu aucune influence mesurable sur la croissance économique de la Slovaquie ou de la République tchèque ». Ce constat glacial fait par le chef de l'Etat tchèque Vaclav Klaus est pour l'instant le seul message à retenir de son voyage en Slovaquie qui s'achève ce samedi. Point surprenant : lors de sa rencontre, jeudi, avec les économistes slovaques, le président tchèque s'est fait à nouveau le porte-parole de tous les adversaires de l'intégration européenne.
Quelques heures plus tard, Vaclav Klaus s'est retrouvé devant un auditoire tout aussi vaste et attentif, mais moins enthousiaste. A l'hôtel Carlton, le président a rencontré ceux qui lui sont, professionnellement, les plus proches : les pointures slovaques de l'économie. Après un discours flattant les succès économiques de la Slovaquie (qui sont, a-t-il bien souligné, les succès de l'ancien gouvernement libéral), le président a pétrifié ses interlocuteurs en faisant, à sa façon, le point sur les récentes démarches de l'Union européenne. Ayant recours, comme à son habitude, à un vocabulaire émotif, Vaclav Klaus a qualifié la politique européenne de contrôle des substances chimiques, par exemple, de « la chose la plus effrayante qui ait été inventée par l'Union européenne ». La stratégie de Lisbonne pour la croissance et l'emploi n'est rien d'autre, aux yeux du président tchèque, que le ravage de l'argent public.
Enfin, l'intégration européenne - la pilule la plus dure à avaler pour Vaclav Klaus. « L'intégration européenne n'existe pas », a-t-il déclaré tout simplement, en précisant qu'il existe seulement « un modèle concret de gérer l'espace européen ». Et le président à constater à nouveau qu'il « s'agit d'un projet terrifiant, affreux ».« Cette fois-ci, il a dépassé les bornes », a réagi le public slovaque, cité par le quotidien économique Hospodarske noviny. Ponctuée par les rencontres avec le président et le chef du gouvernement slovaques, ainsi que par une visite de la ville natale de la première dame tchèque, Livia, plus médiatisée à Prague que le discours du président, cette visite en Slovaquie n'a rien changé à l'image internationale de Vaclav Klaus : celle d'un président atypique, d'un eurosceptique convaincu, d'une personnalité dérangeante - étiquettes que les médias étrangers se plaisent à lui coller.