Vaclav Klaus : l'Organisation des Etats européens au lieu de l'Union européenne
Depuis ce lundi, 50 000 exemplaires de la version tchèque du Traité constitutionnel européen sont offerts aux Tchèques, à titre gratuit. Il s'agit-là d'une première démarche s'inscrivant dans la campagne gouvernementale qui a pour ambition d'améliorer l'information et, aussi, de donner un élan au débat national sur le thème européen... La veille, le président Vaclav Klaus avait publié dans les pages du quotidien Lidove noviny sa vision de la transformation que devrait subir, selon lui, l'Union européenne. Alena Gebertova.
Quelle vision donc, pour l'Europe ? « La nouvelle organisation européenne ne doit pas freiner les processus d'intégration et de mondialisation. Son but serait de définir ses limites raisonnables », écrit Vaclav Klaus. Et d'ajouter plus loin que « des tendances d'unification, d'harmonisation et de centralisation sont à exclure aussi bien que des idéologies « européennes » unifiées »... Pour lui, l'abandon de l'idée de création d'un Etat européen, « que l'on ne cesse de nous suggérer », serait alors de rigueur. Vaclav Klaus met en revanche en relief le principe civique, « lié à la loyauté naturelle des gens envers leur nation et au sentiment élémentaire de l'identité nationale ».
Et, à propos du concept de ce qu'il appelle l'Organisation des Etats européens, Vaclav Klaus précise : « Elle comprendrait les différents Etats européens, pas leurs citoyens comme le stipulait la Constitution européenne. Il faudra donc se débarrasser de termes comme la citoyenneté européenne. »Adversaire farouche de la Constitution européenne, Vaclav Klaus admet tout de même que la nouvelle organisation devrait être dotée d'un document constitutionnel, tout simplement pour satisfaire « les fédéralistes ». Un document qui supprimerait une partie importante de ce « qui a été fait au cours des vingt dernières années »...
Le texte de Vaclav Klaus n'a pas encore provoqué beaucoup de réactions et polémiques, dans le pays. En attendant, on voit l'ODS, parti qu'il avait fondé et dont il est le président d'honneur, lui réserver - trêve de surprise - un accueil favorable...