Vastes coupes d’effectifs et baisse des salaires pour sauver Czech Airlines

On le sait, la compagnie aérienne publique tchèque ČSA, Czech Airlines, traverse un passage difficile sur le plan économique depuis de longs mois déjà. Pour l’année 2009, la direction prévoit des pertes d’environ trois milliards de couronnes (près de 120 millions d’euros). Mardi, le président du conseil de la surveillance de la compagnie, Václav Novák, a présenté un plan drastique de sauvetage qui repose principalement sur une importante réduction de la masse salariale et des effectifs.

Licencier 1 600 des 4 600 employés que compte actuellement la compagnie et réduire le montant des salaires de tous ceux qui resteront, et notamment celui des pilotes de 45 % : telles sont les deux principales mesures qu’entend appliquer le président du conseil de surveillance pour sauver ČSA de la faillite au bord de laquelle elle se trouve. Mais les pilotes ne seraient pas les seuls concernés par les vastes économies prévues par Václav Novák :

« Nous envisageons en effet également de réduire les salaires du personnel de vol de 25 % et ceux des autres employés de 15 %. Nous avons fixé une limite en dessous de laquelle nous n’entendons pas descendre, c’est-à-dire qu’il n’y aurait pas de salaires d’un montant inférieur à 22 000 couronnes (860 euros). Il faut également rappeler que le plan de restructuration présenté récemment par la direction table sur le licenciement d’environ 850 employés. Moi je propose une augmentation du nombre de ces licenciements, mais il ne s’agit pas pour autant d’un plan totalement différent. »

Ajoutées à la réduction des dépenses globales de fonctionnement de la compagnie, ces vastes coupes d’effectifs et ces baisses des salaires devraient permettre de réaliser des économies d’environ 120 millions d’euros dans les prochaines années. Parfois présenté comme un boucher par les médias tchèques pour ses méthodes drastiques qui ont permis par le passé de remettre sur pied d’autres grandes entreprises du pays, Václav Novák estime que le plan de sauvetage qu’il a présenté au ministre des Finances n’est qu’un affûtage des mesures de redressement récemment annoncées par la direction de la compagnie, dont le capital reste à 100 % propriété de l’Etat tchèque. Les syndicats des pilotes ont réagi à ces informations en faisant savoir qu’ils étaient prêts à accepter une révision à la baisse de leurs revenus. Mais seulement à certaines conditions, comme l’a expliqué le président des syndicats Filip Gaspar :

Filip Gaspar,  photo: CTK
« Nous sommes favorables à cette mesure. Nous sommes bien conscients qu’une réduction des salaires est indispensable. Mais il faut que l’Etat participe aussi à nos efforts. Le sauvetage de la société ne dépend pas que des employés, à nous seuls nous ne la sauverons pas. Cela est donc impossible sans garanties de l’Etat. Celui-ci ne peut rien faire seul non plus, c’est pourquoi il faut que toutes les parties y mettent du leur. »

Les pilotes ont toutefois démenti l’information selon laquelle une des conditions à l’acception de la baisse de leurs salaires serait l’arrêt du processus de privatisation de ČSA. Celle-ci devrait être conclue cet automne, mais le gouvernement pourrait encore être amené à revoir sa position. Seul le consortium réunissant les sociétés tchèques Travel Service et Unimex a en effet manifesté son intérêt en formulant une offre d’un milliard de couronnes (40 millions d’euros) mais aussi en réclamant de l’Etat une injection financière du même montant. Une offre très loin donc des 3 à 5 milliards de couronnes initialement espérés par le gouvernement en début d’année.