Vingt ans ans après... mais à l'hôpital

L'hôpital à la périphérie

Cela s'appelle « L'hôpital à la périphérie - vingt ans après ». De quoi s'agit-il, et pourquoi en parler ? D'une série télévisée qui a fait vivre la population, tchécoslovaque encore, dans la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingts.

L'hôpital à la périphérie
Cela s'appelle « L'hôpital à la périphérie - vingt ans après ». De quoi s'agit-il, et pourquoi en parler ? D'une série télévisée qui a fait vivre la population, tchécoslovaque encore, dans la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingts. Plus exactement, la première, à la Télévision tchécoslovaque a eu lieu en 1978. En ce temps-là, les séries n'avaient qu'un peu plus de 10 épisodes, du moins sur les chaînes européennes. L'hôpital en avait treize. En 1981, la Télévision tchécoslovaque a présenté la suite, sept nouveaux épisodes. Encore une fois, pourquoi en parler ? Tout simplement, parce que L'hôpital à la périphérie est devenu un phénomène social de la société tchécoslovaque, au temps du régime totalitaire, avant le retour à la démocratie, avec la Révolution de velours en 1989. Phénomène social ? Mais pourquoi ? Parce que l'auteur, Jaroslav Dietl, disparu il y a quelques années, était un génie dans la présentation de la vie de chaque jour du citoyen tchécoslovaque d'alors. A la différence d'innombrables séries réalisées, plus tard, dans le milieu hospitalier, pour Dietl le plus important n'était pas le côté théâtral, spectaculaire, sanguinaire même d'un hôpital urbain, mais les multiples petites histoires, les intrigues, les amours, les catastrophes, les cauchemards des employés de cet hôpital. L'hôpital à la phériphérie a été l'une des rares séries télévisées tchécoslolvaques, vendues avec succès à l'étranger. Pourquoi ? Elle n'était pas seulemement une série sur le milieu hospitalier, mais sur la vie du corps médical, elle était universelle. Pour cela, elle a été vendue, tout de suite, en Allemagne, de l'Ouest et de l'Est, pour employer le jargon politique de l'époque, en Autriche, en Suisse, en Finlande, en Australie.

L'hôpital à la périphérie
Ce lundi, après dix reprises depuis 1978, la Télévision tchèque a présenté le premier épisode de L'hôpital à la périphérie - vingt ans après. Certains protagonistes ont disparu, mais on retrouve les principaux héros. Comme il y a plus de vingt ans, dans les trams, le métro, les bus de la Tchéquie, les gens allant à leurs occupations, le matin, commentent le premier épisode avec le même engouement qu'en 1978, quand les conversations matinales, le mardi matin, ne tournaient qu'autour des problèmes d'une infirmière et ses amours, du respectable chef de l'orthopédie et des controverses qu'il avait avec son fils, des problèmes sentimentaux de son subordonné, de l'éxécrable collègue qui ne voulait que du mal à tout le monde, du directeur incompétent, qui ne l'était que parce qu'il était membre du parti comuniste etc, etc. Premier épisode, donc difficule de juger, mais l'audience de la première chaîne de la Télévision tchèque a dépassé, ce lundi soir, celle de toutes les autres chaînes. Le phénomène de « L'hôpital » se poursuivra donc, peut-être, plus de vingt ans après, et dans une nouvelle société tchèque... et slovaque, car la série sera diffusée en Slovaquie par une chaîne privée nationale.