Vos lettres : la Grande Guerre au cinema, la crise financière et... une charlotte aux pommes à la tchèque !
Bonjour ou bonsoir et bienvenu dans ce magazine consacré à vos commentaires sur nos émissions, ainsi qu’à vos questions diverses. Commençons aujourd’hui avec le sport. Philippe Marsan écrit, à propos du derby pragois du 6 octobre dernier qui a opposé les deux célèbres clubs tchèques de football, le Sparta et le Slavia : « Vladimír Šmicer à la une ! Cela fait plaisir, c’est un ancien joueur de Bordeaux !»
M. Marsan, puisque vous nous avez, gentiment, indiqué l’adresse de ce festival international, www.cinema-histoire-pessac.com, je me suis penchée sur son programme (riche et intéressant)... pour découvrir que, hélas, aucun film tchèque ne figurait à l’affiche cette année. C’est dommage, d’autant plus que, comme vous le savez sans doute, que c’est à Darney, en Lorraine, que les légionnaires tchèques et slovaques ont formé, en 1918, une armée. Le 30 juin 1918 précisément, ils ont prêté serment, en présence du Président français, Raymond Poincaré. La France a donc été le deuxième pays, après les Etats-Unis, à avoir reconnu le droit des Tchèques et des Slovaques à revendiquer un Etat indépendant de l'Empire austro-hongrois.
Pour que l’information soit complète : la 19e édition du Festival International du film d’histoire marque donc le 90e anniversaire de l’armistice de 1918. Consacrée entièrement à la Grande Guerre, elle se déroulera du 11 au 17 novembre à Pessac et proposera 50 films de fiction, plus de 30 débats, ainsi que des expositions.
Merci pour vos rapports d’écoute ! Alors que Michel Arlie de Barbazan-Debat, dans les Pyrénées, se félicite d’un « bon confort d’écoute », Rassem Ben Brahim de Bouchemma, en Tunisie, constate, lui, que « la réception est très faible » dans sa région.
« Les émissions de Radio Prague me passionnent et c’est la raison pour laquelle je vous écoute tous les soirs à 16h30 TU. Le programme est très riche et extrêmement varié. Que ce soient l’émission culturelle admirablement présentée par Anna Kubista ou les rencontres littéraires que Vaclav Richter anime avec brio ou la rubrique sportive d’Alain Slivinsky, sans oublier toutes les très intéressantes rubriques présentées par Alena, Jarka, Alexis Rosenzweig et Guillaume Narguet que je retrouve avec un très grand plaisir tous les samedis dans sa belle émission sur la langue tchèque », nous écrit notre fidèle auditeur Michel Minouflet de Cergy-Pontoise, en France... Fidèle, puisqu’il vient de nous adresser sa 104e lettre, bravo et merci !
Vous vous réjouissez, M. Minouflet, du fait que « la crise financière internationale n’ait pas encore affecté la République tchèque ». Je ne suis pas aussi optimiste que vous, M. Minouflet. La crise provoque, évidemment, l’inquiétude en République tchèque, des chefs d’entreprise et des citoyens. Les usines de construction automobile, par exemple, ont déjà annoncé un licenciement de quelque 2500 employés, d’ici la fin de l’année...Je suis navrée de vous décevoir, Michel Minouflet, mais la République tchèque n’adoptera pas la monnaie européenne en 2009 comme vous le pensez... Le ministre des Finances Miroslav Kalousek vient justement de se prononcer sur la perspective de notre entrée dans la zone euro – il souhaite reporter cet événement au-delà de 2012, le temps de voir si les pays de la zone euro sont capables de respecter ou non le Pacte de stabilité et de croissance.
Pour terminer ce Courrier des auditeurs, changeons complètement de sujet. Toujours avec vous, M. Minouflet, nous passons à la gastronomie. Vous nous demandez quels sont les plats typiquement tchèques... Au lieu de vous parler du traditionnel rôti de boeuf servi avec une sauce crémeuse à base de légumes, et avec des boulettes de pâte (« knedlíky »)– eh oui, c’est ce qu’on appelle « svíčková », ou alors des « knedlíky » aux fruits (boulettes généralement garnies de prunes, de fraises ou de myrtilles), ou encore de l’incontournable « vepřo-knedlo-zelo » - rôti de porc, choucroutte et boulettes de pâte... bref, je vais vous faire découvrir un de mes plats favoris : « žemlovka » (l’appellation vient du mot « žemle »-une brioche, un petit pain). C’est une sorte de charlotte aux pommes – mais servie dans les cantines tchèques comme plat principal (une de ces traditions tchèques qui donnent aux Français la chaire de poule)...
Ingrédients pour une « žemlovka »:
1 pain de mie (ou 1 brioche)
Environ ½ litre de lait
250g de fromage blanc
1 oeuf
le zeste râpé d’un ½ citron
raisains secs
1 cuil. à soupe de sucre
beurre
cannelle
et... les pommes bien sûr ! (pelées et coupées en tranches)
Beurrez le récipient allant au four.... Trempez les tranches de pain dans le lait tiède et couvrez-en le fond du récipient. Mélangez le frommage blanc, le zeste de citron et le sucre. Incorporez les raisains secs, si vous les aimez. N’oubliez pas de les faire tremper auparavant dans de l’eau chaude (aromatisé avec le rhum éventuellement). Etalez ce mélange sur les tranches de pain. Couvrez le tout de pommes, saupudrez-les de cannelle et, éventuellement, de sucre, puis couvrez avec les tranches de pain restantes humidifiées de lait. S’il vous reste des pommes, vous pouvez ajouter une couche supplémentaire (avec ou sans fromage blanc)... Votre « žemlovka », je vous le garantis, sera encore meilleure ! Finalement, battez 1 oeuf dans le reste de lait et versez-le sur la préparation. Laissez cuire pendant au moins 30 minutes à 180°C environ... de façon à ce que les tranches de pain soient bien dorées. Servez la « žemlovka » chaude ou tiède, selon votre goût, saupoudrée de sucre, si vous ne faites pas attention à votre ligne.
Bon appétit et à bientôt !