"Voyage en Europe" - un spectacle de danse baroque à ne pas manquer
La compagnie L’Eventail présentera un ballet en quatre tableaux sur la musique d’A. Campra, A. C. Destouches, J. B. Lully, H. Purcell, J. Rosenmüller et A. Vivaldi le 8 août au Théâtre Hybernia à Prague, qui se trouve juste en face de la Tour poudrière, ancien dépôt de poudre et dernier vestige des remparts de la Vieille Ville. Les danseurs et danseuses vêtues de magnifiques costumes de l’époque baroque, réalisés par Olivier Bériot, feront voyager les spectateurs à travers différents pays d’Europe et, comme dans un rêve, les transporteront des siècles en arrière, à l’époque du baroque, si différente et si éloignée de la nôtre.
« Ce spectacle a lieu dans le cadre du Festival d’été de musique ancienne que prépare le Collegium Marianum depuis dix ans pour les spectateurs à Prague. Ce festival est un festival baroque avec des ensembles renommés. Et pour clôture justement, nous avons choisi l’ensemble français qui s’appelle L’Eventail et qui a déjà donné un spectacle à Prague il y a à peu près trois ou quatre ans de cela, donc les Pragois le connaissent. La chorégraphie de Voyage en Europe, comme s’appelle ce spectacle, a été faite par Marie-Geneviève Massé, une Française de renommée internationale, qui nous invite à passer d’un pays à l’autre. On commence en France avec le Roi Soleil et on continue à travers l’Angleterre, l’Allemagne, pour terminer en Italie avec son carnaval. »
Ce sont des danseurs de grande renommée, je suppose, tout comme la compagnie L’Eventail ?« Oui tout à fait. Ils sont sept danseurs de cette compagnie, et ce spectacle sera accompagné par de la musique vivante, jouée en direct. Et ce sera le Collegium 1704, ensemble tchèque dirigé par Václav Luks, qui va les accompagner. Donc c’est une belle collaboration que nous menons depuis longtemps pour faire travailler les danseurs ou les musiciens français avec les tchèques. »
C’est le seul spectacle que la compagnie donnera ou y en aura-t-il encore d’autres ?
« Non, il y en a un seul, malheureusement, que nous pouvons admirer cette fois-ci à Prague. »
Ce sera donc une très belle clôture du 11e Festival des fêtes d’été de musique ancienne qui se déroule du 22 juillet au 8 août à Prague. Et en conclusion, quelques informations sur le Théâtre Hybernia, dans un style de classicisme de début du XIXe siècle. A l’origine c’était un cloître ambrosien fondé en 1354, sous le règne de Charles IV, empereur germanique et roi de Bohême. Au début des années soixante du XVe siècle, le roi Georges de Poděbrady a installé en ces lieux les moines de l’ordre de franciscains. Puis le cloître a été abandonné et ce n’est qu’en 1629, après la guerre de Trente Ans, que le roi de Bohême Ferdinand II de Habsbourg a autorisé la fondation d’un collège au sein du cloître dévasté aux franciscains irlandais. L’église construite dans les années 1650 dans un style de baroque primitif a été projetée par Carlo Lurago. Le cloître a été supprimé en 1785 par l’empereur germanique et corégent des Etats de Habsbourg Joseph II. Huit ans plus tard le bâtiment est devenu la propriété du comte Sweerts-Sporck dont l’intention était de faire reconstruire l’église en scène de théâtre, le premier théâtre de Prague. Et, effectivement, vers la fin des années 1780, il y a eu quelques spectacles au réfectoire. Mais après la mort du comte, le bâtiment a été reconstruit par l’architecte viennois Louis Montoyer et le professeur de la technique de Prague en douane. Au XXe siècle le palis a servi de lieu d’exposition, puis au début du nouveau millénaire l’ancien cloître a subi une reconstruction exigeante pour rouvrir ses portes aux spectateurs avec le music-hall Le Golem.