Après la déception engendrée par l'élimination prématurée, jeudi dernier, dès les quarts de finale, des hockeyeurs tchèques du Mondial canadien des moins de 20 ans, le premier week-end de l'année 2003 ne semblait plus guère annonciateur d'une riche actualité pour le sport tchèque. Et pourtant, deux records, d'un genre bien différent, sont venus agrémenter la gazette. Plus de détails avec Guillaume Narguet.
150 millions de couronnes tchèques, soit près de 30 millions d'euros, c'est la somme, record, qu'aurait déboursée, selon les médias russes et tchèques, le club de football russe du CSKA Moscou pour s'offrir les services du milieu de terrain du Sparta de Prague, Jiri Jarosik. A 25 ans, l'international tchèque aux 16 sélections a signé, en faveur du vice-champion de Russie, un contrat d'une durée de cinq ans lui garantissant des émoluments qui feront de lui l'un des sportifs tchèques les plus grassement rémunérés. Le montant du transfert fait également de Jarosik le joueur le plus cher de toute l'histoire de la ligue russe. Si le joueur n'est donc assurément pas perdant sur le plan financier, l'orientation sportive donnée à sa carrière reste, pour l'instant, quant à elle, source de moult interrogations. Certes, le CSKA fait de l'Europe son objectif prioritaire. L'engagement du régulateur et polyvalent Jarosik, habitué, avec le Sparta, aux joutes de la Ligue des champions, répond d'ailleurs à cette logique. Mais depuis la ré-ouverture des frontières, en 1989, la priorité des footballeurs tchèques, dès lors qu'il s'agisait de s'exiler, était plutôt l'Ouest généreux et ses championnats réputés que le grand Est hostile et la Russie. Depuis peu cependant, de nombreux clubs européens semblent vouloir mettre un frein à l'escalade vertigineuse des prix et des salaires en cours sur le marché du football. Sans doute une des raisons pour lesquelles les Anglais de Leeds United, pourtant intéressés, ont préféré renoncé à Jarosik. En Russie, en revanche, tant en football qu'en hockey sur glace, des miliardaires, dont l'argent permet de transformer certaines de leurs chimères en réalité, se trouvent à la tête de clubs comme le CSKA Moscou. C'est pourquoi le départ, pour la Russie, de l'un des espoirs les plus prometteurs du football tchèque ne constitue finalement qu'une demi-surprise, tant il ne fait que suivre une tendance qui tendra à se confirmer toujours un peu plus dans un proche avenir.
Un proche avenir qui pourrait aussi être celui de la légendaire et inusable Martina Navaratilova. L'Américaine, aux origines tchèques, a, en effet, remporté, à 46 ans, un record, le tournoi de double de Gold Coast, en Australie. Aux côtés de sa partenaire russe de 29 ans plus jeune, Navratilova a également battu un autre record en s'octroyant le 167ème tournoi de double de sa carrière. A l'issue de la finale, elle a affirmé, dans un clin d'oeil, que bien qu'elle constitue un extrême, l'âge n'était qu'un chiffre. A confirmer dans une semaine à l'occasion du premier tournoi du Grand Chelem de la saison, l'Open d'Australie.