Yom HaShoah : transmettre la mémoire de la Shoah à tous
Yom HaShoah : le 25 avril, dans le monde entier, les gens commémorent ce jour du souvenir qui rappelle l'holocauste pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette année, c'est l'Union tchèque de la jeunesse juive qui organise la manifestation de l'après-midi.
C'est le 24 avril au soir, en réalité, que commence Yom HaShoah, mais les commémorations à travers le monde n'ont lieu que le 25. Pourquoi cette date ? Ce n'est pas par hasard, bien entendu, mais parce qu'elle correspond au début du soulèvement du ghetto de Varsovie, qui d'après le calendrier grégorien commença le 19 avril 1943. Un soulèvement contre les nazis qui a une importance toute particulière, d'après Daniel Kolsky, président de l'Union tchèque de la jeunesse juive :
« C'est un jour symbolique car c'est une minorité qui a pris les armes et a résisté. Cela a son importance parce qu'on a parfois le sentiment à l'heure actuelle qu'il n'y a eu aucune résistance armée des Juifs contre les nazis. Or, le ghetto de Varsovie est un des exemples qui témoigne du fait que ce n'est pas tout à fait juste et que, bien que minoritaires et très mal armés, ils ont essayé de résister et de combattre. »
Résister et combattre, ce petit groupe d'hommes courageux y parvint pendant quelques semaines avant que les soldats allemands ne rasent entièrement le ghetto.
La matinée de mardi a traditionnellement commencé par la lecture des 80 000 noms des victimes juives tchèques. Cette année, c'est donc l'Union tchèque de la jeunesse juive qui s'est chargée d'organiser la commémoration. Une participation qui fait d'autant plus sens qu'avec la disparition progressive des personnes pouvant témoigner, c'est finalement à la jeunesse de reprendre le flambeau de la mémoire. Justement parce qu'il s'agit de jeunes, l'approche est un peu différente des autres années, comme nous l'explique Daniel Kolsky :
« Parce que nous sommes une organisation qui rassemble des jeunes, nous avons décidé d'organiser l'événement de façon à ce qu'il soit ouvert au grand public, pour susciter l'intérêt de celui-ci et aussi afin qu'il ne s'agisse pas uniquement d'une cérémonie funèbre pour les survivants ou seulement la communauté juive. Au contraire, c'est un thème qui doit être entendu de tous et de manière publique. Nous partons du principe qu'il est important d'éduquer et de se souvenir des victimes et de l'histoire. Le fait qu'il y ait de moins en moins de gens pour témoigner, ne rend pas la commémoration moins importante, bien au contraire... »
C'est pourquoi la commémoration de ce 25 avril était prévue sur une place de Prague ouverte à tous. Une manière de se souvenir ensemble, certes, mais avec une vision de la mémoire à long terme, car c'est aussi une façon de lutter contre le négationnisme qui, s'il n'est pas une menace cruciale à l'heure actuelle en Tchéquie, surgit d'autant plus volontiers que les témoins disparaissent. Une certaine idée de la transmission et de la mémoire, donc, pour Daniel Kolsky :
« C'est ce que nous essayons de faire à notre échelle, et nous espérons que cela va faire réfléchir les gens, pour qu'ils se rendent compte que cela ne concerne pas exclusivement les Juifs qui sont morts et ont été assassinés pendant la Deuxième guerre mondiale, mais que cela concerne aussi toute la société tchèque ainsi que toutes les sociétés européennes. »