Yvetta Hlavacova échoue dans sa tentative de record de la traversée de la Manche à la nage
En l'espace de quatre jours, trois Tchèques ont traversé la Manche à la nage. Lundi, Yvetta Hlavacova a parcouru les 32 kilomètres qui séparent, à vol d'oiseau, les côtes anglaise et française en 8 heures et 42 minutes, meilleur temps jamais réalisé par les désormais onze nageurs tchèques à avoir réussi l'exploit. Une performance de choix qui ne cache pas cependant une relative déception puisque la spécialiste des épreuves de grand fond a échoué dans sa tentative de record du monde de la traversée du canal.
Lorsque la semaine dernière, fidèle à sa manière, Yvetta Hlavacova avait annoncé haut et fort vouloir s'attaquer au record de la traversée de la Manche, elle avait alors déclaré aux journalistes que nager dans les eaux froides d'une mer pourtant redoutée pour ses courants, ses vagues, ses vents capricieux ou encore ses méduses serait pour elle « une promenade de santé ». Bien que consciente que la météo joue un rôle essentiel dans la réussite ou non de la traversée et la durée de l'effort, Hlavacova s'estimait cependant en mesure de rejoindre le cap Griz-Nez, promontoire situé entre Calais et Boulogne, en un temps inférieur à 7 heures et 17 minutes, record détenu depuis 1994 par l'Américain Chad Hundeby.
Mais quelques heures à peine plus tard, la mer s'était empressée de lui rappeler combien modestie et respect de l'élément naturel ne devaient pas être oubliés dans ce qui reste considéré comme l'un des défis les plus éprouvants en natation de grand fond. Lors de son premier entraînement à Douvres, Yvetta Hlavacova avait été, en effet, emmenée au large des côtes par de forts courants. Après quarante minutes de vaine lutte, la nageuse tchèque aux épaules de déménageur n'avait dû son salut qu'à un bateau de la garde côtière britannique qui passait par hasard. « Je leur dois ma vie », admet-elle aujourd'hui.
Finalement, lundi matin, Yvetta Hlavacova se lançait dans la traversée du canal. La température de l'air était alors de 20 °C, celle de l'eau de 18 °C, le ciel couvert, mais la mer très calme, des conditions considérées comme très bonnes. Dès lors, il lui fallait 8 heures et 42 minutes pour rejoindre les plages de sable du Pas-de-Calais, soit 1 heure et 3 minutes de moins que le précédent record tchèque établi l'an dernier. Pour son entraîneur Jiri Povolny, même si Hlavacova n'a pas été en mesure de menacer le record mondial, ni même les 7 heures et 40 minutes du record féminin, le temps de sa protégée n'en reste pas moins une performance de tout premier choix :
« C'est un temps exceptionnel. Il faut tenir compte du fait que nous sommes un pays pauvre par rapport à d'autres et que nous ne pouvons donc pas nous permettre de rester sur place tout l'été juste pour attendre le jour J, c'est à dire pour que toutes les conditions soient réunies pour se lancer dans la tentative de record et penser à un temps de traversée inférieur à huit heures. Pour envisager une telle performance, il faut des conditions idéales qui, certaines années, ne sont même jamais réunies. »
Notons toutefois que parallèlement à la tentative de Yvetta Hlavacova, le même jour, le nageur allemand Christof Wandratsch est, quant à lui, parvenu à établir un nouveau record de la traversée de la Manche en 7 heures et trois minutes.