10 ans depuis le départ de troupes soviétiques du territoire tchécoslovaque

Le 20 juin 1991 est la date qui est entrée dans l'histoire de notre pays en tant que le jour du départ du dernier soldat soviétique de notre territoire. Jarka Gissubelova.

La présence dit temporaire de troupes soviétiques sur le territoire de la Tchécoslovaquie a duré 23 ans, depuis le 21 août 1968. Cinq armées du pacte de Varsovie ont envahi notre pays pour étouffer par la force la tentative d'édifier le socialisme à visage humain. Les Soviétiques ont fait légaliser leur présence. Le 18 octobre 1968, un accord sur le séjour provisoire de l'armée soviétique a été adopté par l'Assemblée nationale. Leurs effectifs déployés en Tchécoslovaquie comptaient au total 73 500 soldats en train de faire leur service militaire, 18 500 soldats de carrière et 44 300 civils ou membres de famille. L'arsenal militaire comprenait 1 120 chars, 2 500 voitures blindées, 103 avions de combat, 95 000 tonnes de munitions. Le bilan de la présence soviétique, ce sont aussi les victimes de l'occupation d'août 1968: 52 morts et plus de 200 blessés. Après la révolution de velours de 1989, le retrait de toutes les troupes étrangères a été l'une des premières revendications de la nation. Le chanteur Michael Kocab a pris l'initiative, en se plaçant à la tête d'une commission parlementaire. L'accord sur le retrait a été signé le 26 février 1990, à l'occasion de la visite du président Vaclav Havel, à Moscou. Le retrait en tant que tel s'est déroulé en trois étapes. Le 25 juin 1991, le protocole sur l'achèvement du retrait des troupes soviétiques de notre territoire a été signé. La compensation des dégâts matériels et écologiques causés par le séjour de 23 ans a fait aussi partie du protocole. Les plus frappées par la présence militaire ont été des villes de Milovice, au nord de Prague, et Vysoke Myto, en Bohême du nord-est. Comment la vie de la ville a changé, après le départ des soldats? Le maire de Vysoke Myto, Bohuslav Fencl, indique que la ville s'est agrandie de 12 000 habitants. La raison de cet afflux a été la possibilité d'acquérir un logement. Les armées d'occupation ont fait construire à Vysoke Myto deux centaines de logements, délaissés ici en état dévasté. La reconstruction a coûté plus de 63 millions de couronnes. Les anciennes casernes ont changé, elles aussi. Les enfants y vont à l'école, il y a un restaurant, des ateliers... Le dernier soldat soviétique a quitté Vysoke Myto déjà le 16 juillet 1990.