2007 en quelques expressions (2nde partie)

Salut à tous les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám všem, milovníkům češtiny Radia Praha ! A l’occasion de ces fêtes de fin d’année et pour la dernière émission de cette année 2007, nous allons, comme la semaine dernière, revenir sur quelques-unes des expressions évoquées tout au long de cette année. Des expressions imagées que nous avons estimées être parmi les plus originales, curieuses, amusantes ou pleines de bon sens et qui, cette fois, sont plus précisément relatives aux animaux et à leurs comportements.

Et bien que nous soyons en République tchèque, commençons donc par celui qui est présenté comme le roi de la jungle : le lion - lev. Le lion, qui, lorsqu'il est argenté, à double queue et couronné, devient le symbole de la Bohème et représente le pouvoir et la souveraineté. De l'animal et de ses comportements, on retiendra que, comme dans la langue française d'ailleurs, un Tchèque peut se battre - bít se jako lev, rugir - řvát jako lev, être fort - silný jako lev, être courageux - statečný, tout cela, donc, vous l'aurez compris, comme un lion - jako lev.

Foto: Hans-Jörg Hellwig,  Wikimedia Commons,  License Creative Commons 3.0 Unported
D'un gars qui ne rechigne pas à la tâche au boulot et a de l'énergie à revendre, on dira aussi « je do práce jako lev », c'est à dire, grosso modo, qu'il travaille comme un lion, expression que l'on peut comparer, sous certains aspects, à l'expression française « il a bouffé du lion ». Toutefois, même si elle n'est pas employée par les Tchèques aujourd'hui, nous avons également trouvé trace d'une expression pragoise un peu curieuse qui précise que la personne en question travaille certes comme un lion - « je do práce jako lev », mais comme « le lion en pierre du pont Charles » - « kamenej z Karlova mostu ». Comme vous pouvez vous en douter, cela signifie alors que le travailleur dont il s'agit est plutôt un paresseux, un fainéant.

Autre animal dont les comportements font l'objet de beaucoup de comparaisons : le lièvre - zajíc. Bien entendu, il s'agit d'un petit animal connu pour sa vitesse de course, vitesse qui, avec la ruse dont il sait parfois faire preuve, est d'ailleurs pratiquement son seul moyen de défense. Rien d'étonnant, donc, que de quelqu'un qui court très vite, les Tchèques disent parfois qu'il « court comme un lièvre » - « běží jako zajíc ».

Généralement, lorsque vous vous promenez, dès que vous apercevez un lièvre, ou plus précisément que celui-ci vous aperçoit, il prend la fuite. D'ailleurs, les chasseurs savent très bien que lorsque le lièvre a peur, il crie même comme un enfant. Voilà pourquoi ont entend parfois dire de quelqu'un qu'il est « craintif comme un lièvre » - « bázlivý jako zajíc ». Enfin, autre dernière très belle comparaison mettant en scène le lièvre, celle selon laquelle quelqu'un qui regarde quelque chose avec un air un peu bête, sans bien comprendre ce qui se passe, « regarde comme un lièvre regarde la nouvelle neige » - « kouká jako zajíc na nový sníh ». Pour bien comprendre, il suffit d'imaginer un lièvre dressé sur ses pattes arrière et regardant autour de lui en agitant et en faisant claquer ses grandes oreilles.

Poursuivons avec un autre animal, la vache – kráva, pour laquelle nous avons notamment relevé cette magnifique expression : « naše kráva se napila z vaší louže », soit « notre vache a bu dans votre mare », une expression qui signifie que deux personnes, deux parties ont des liens de famille éloignés.

Autre animal de la ferme, parfois présenté comme « la plus belle conquête de l'homme » : le cheval - kůň. Domestiqué, le cheval était autrefois notamment utilisé, avant que les tracteurs et les voitures n'apparaissent, pour les travaux agricoles et les transports. Bref, un animal laborieux, et voilà sans doute pourquoi on trouve trace de l'expression suivante : « dřít jako kůň » - « bosser comme un cheval », expression, qui, en français, équivaut plutôt à « travailler comme un nègre ou comme une bête de somme ». Toujours à propos du cheval, notons encore cette expression « byl tu jako na koni », soit littéralement « il était là comme sur un cheval », qui signifie en fait que quelqu'un est arrivé à un endroit rapidement, « en coup de vent » comme on dit aussi parfois en français.

Enfin, terminons avec un animal toujours très amusant à observer, la chèvre - koza, et dont les comportements constituent forcément une riche source d'inspiration. Ainsi mentionnons tout d'abord cette expression savoureuse : « rozumí tomu jako koza petrželi », soit « il comprend ça comme une chèvre le persil », ce qui indique que la personne en question ne comprend rien du tout, ‘que dalle’. Et puisque la chèvre a la réputation de manger tout et n'importe quoi sans faire de distinction, on ne s'étonne pas non plus de cette expression : « ani koza by to nežrala », c'est-à-dire « même une chèvre ne mangerait pas ça », ce qui, cette fois, indique que ce sont des bêtises, des paroles non fondées, voire des mensonges qui sont racontés.

C’est la fin de ce « Tchèque du bout de la langue » et de cette seconde émission consacrée à un passage en revue de quelques-unes des expressions les plus imagées relatives aux animaux citées dans cette émission cette année. En attendant de vous retrouver dès la semaine prochaine pour une nouvelle émission et une nouvelle année, portez-vous du mieux possible – mějte se co nejlíp !, continuez de porter le soleil et la lumière de Noël en vous – slunce v duši, salut et à bientôt – zatím ahoj !