2011 : la Tchéquie se serre la ceinture
L’année 2011 est présentée par le gouvernement tchèque actuel comme une année du changement. En effet, l’année apportera toute une série de changements et de restrictions dans la vie économique et sociale qui toucheront pratiquement tous les habitants de République tchèque.
« Il est important que les membres des organes constitutionnels respectent comme tous les autres citoyens la nécessité de réduire les dépenses de l’Etat, d’améliorer la situation des finances publiques. Et il est important aussi que ces mesures soient convaincantes. »
Chaque citoyen de la République tchèque payera aussi un impôt de 100 couronnes (4 euros) par mois avec lequel le gouvernement financera la liquidation des dégâts provoqués par les inondations et par d’autres catastrophes naturelles.L’année 2011 met fin également à la régulation de la majorité des loyers en République tchèque à l’exception des appartements dans les plus grandes villes et en Bohême centrale. La mesure concerne des centaines de milliers de foyers. Les litiges éventuels entre les locataires et les propriétaires de maisons seront réglés par les tribunaux. La politique d’austérité budgétaire touchera également les familles. Seules les familles dont les revenus ne dépassent pas 17 000 couronnes (680 euros) par mois auront le droit de toucher la prime de naissance et encore seulement pour le premier enfant. Des modifications à la baisse se manifesteront aussi dans la durée et dans les prestations du congé de maternité. L’Etat renonce également à une part de ses responsabilités en ce qui concerne les congés maladie. Ce seront les employeurs qui seront obligés de se charger de payer les congés maladie pendant les trois premières semaines. Les restrictions se feront sentir aussi dans les prestations sociales pour les handicapés et pour les chômeurs. Par contre, si les chômeurs décident de se lancer dans des activités d’entreprise, ils peuvent compter sur une subvention de l’Etat de 6 000 couronnes, quelque 240 euros, par mois.
Vu l’ampleur des coupes budgétaires, l’année 2011 en République tchèque risque d’être aussi une année de grogne sociale. Pour l’instant ce sont les médecins qui se sont le mieux organisés pour défendre leurs intérêts. Pour protester contre le bas niveau des salaires dans les hôpitaux, ils ont organisé l’initiative « Merci on s’en va ». Déjà plus de 3 800 médecins hospitaliers ont d’ailleurs donné leur démission. Leur initiative a été fermement critiquée par le président Václav Klaus et la réaction du président de l’Union syndicale des médecins Martin Engel ne s’est pas laissée attendre :
« Nous considérons cela comme une dernière tentative afin d’attirer l’attention sur l’état lamentable du personnel des hôpitaux tchèques et sur la nécessité urgente de résoudre ce problème. (…) Nous n’exhortons personne à quitter le pays, nous exhortons les médecins à quitter ce système mais non pas à partir à l’étranger. »
Les économistes, eux, manifestent un optimisme modéré et prévoient pour l’année 2011 un taux de croissance qui pourrait atteindre jusqu’à 2 %.