5 ans depuis la mort de Pavel Tigrid – la scène politique tchèque manque de personnalités de son envergure

Pavel Tigrid

Il y a cinq ans mourrait Pavel Tigrid, grande figure de l’exil tchèque en France, journaliste et politicien. Jiří Slavíček évoque de Paris quelques souvenirs de cet homme.

« Ses maîtres-mots étaient le dialogue et la tolérance, auxquels il faut ajouter un optimisme chevillé au corps et surtout la patience. C’est avec ces principes qu’il a pu passer, une fois les communistes chassés du pouvoir de Prague, treize années au Château de Prague, comme un des plus proches conseillers du dissident devenu président, et surtout ami, Václav Havel.

On a de la peine à admettre que cela fait déjà cinq ans depuis qu’il nous a quittés le 31 août 2003, à l’âge de 85 ans. La peine est d’autant plus grande que pratiquement tous ceux qui l’ont accompagné à sa dernière demeure, avec le ministre Cyril Svoboda, se sont retrouvés il y a quelques semaines, à l’église de la petite ville de Héricy, la ville de sa résidence en France près de Fontainebleau, pour dire adieux à sa femme Ivana.

C’est la revue trimestrielle le Témoignage, Svědectví, fondée aux Etats-Unis, puis éditée à Paris, comme en témoigne une plaquette discrète posée sur la maison dans la rue Croix des petits champs qui abritait sa rédaction et surtout ses polémiques avec le régime totalitaire alors en place, qui restent toujours d’actualité d’autant que, depuis sa disparition, on ne peut que déplorer que la scène politique tchèque manque cruellement de personnalités de son envergure.

Cinq ans déjà. Que le temps passe. Et ainsi, sur la carte affective de la France, pour les touristes tchèques qui la visitent aujourd’hui et veulent connaître les racines françaises de notre histoire, il y a, après la petite ville de Darney dans les Vosges, qui a vécu en 1917 la formation de la future armée tchécoslovaque et possède jusqu’à aujourd’hui le Musée de la Tchécoslovaquie - pour ne citer que cela - le petit cimetière de la ville de Héricy qui abrite le tombeau de Pavel Tigrid, "un homme juste et libre" comme le disait devant son cercueil il y a cinq ans Václav Havel, qui devient un endroit à visiter ».