50 ans du Traité de Rome - l'anniversaire qui a été honoré, à Prague

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Dresser des bilans et s'interroger sur les enjeux à venir de l'Europe. Tel était le principal objectif de la conférence internationale qui a été organisée à l'initiative tchèque, française et allemande et qui s'est déroulée, ce mardi, sur le sol du Sénat, à Prague. Elle a eu pour intitulé : « 50 ans après le Traité de Rome : Succès et défis de l'Union européenne ». Qu'est-ce que cet anniversaire évoque pour M. Alain Lamassoure, député européen pour la France ?

« Cet anniversaire est important, parce qu'il évoque un changement historique pour le continent européen, nous nous sommes battus pendant 2000 ans et à partir de 1957, nous avons commencé d'inventer un mode de relations qui rend la guerre impossible entre nous, qui a permis la réconciliation de nos peuples et qui a rendu possible la paix perpétuelles dont rêvait les philosophes du XVIIIe siècle. Alors cela ne s'est fait pas pour toute l'Europe d'un coup, mais nous sommes très heureux que depuis 2004, la République tchèque et les autres pays qui ont été soumis à la dictature communiste pendant trop longtemps, ont pu rejoindre cette union... Nous inventons un mode de gouvernance qui est tout à fait nouveau, qu'on n'a jamais expérimenté dans l'histoire de l'humanité, qui consiste à vivre ensemble, 27 pays différents, agir ensemble, et en même temps sauvegarder nos indépendances et nos souverainetés. Il y a cinquante ans, personne ne pensait que c'était possible, Nous vérifions que c'est possible, mais nous avons encore beaucoup de choses à inventer. Dans ce début du XXIe siècle qui se présente comme un siècle passionnant, avec l'émergence de nouveaux pays, avec des inventions technologiques tout à fait extraordinaires, nous voyons aussi que ce sera un siècle dangereux, nous voyons des risques de guerre ailleurs dans le monde, il y a des problèmes d'environnement et de climat. Notre objectif européen ça doit être, après avoir réussi à organiser notre continent et la paix entre nous, de faire en sorte que les valeurs européennes, l'idéal de démocratie, le respect des droits de l'homme, soit contagieux partout dans l'ensemble du monde. Cette Europe doit se tourner vers le reste du monde et contribuer à la stabilité du monde de ce XXIe siècle. »

La République tchèque est-elle perçue comme un pays où la voix eurosceptique est forte ?

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« Je ne dirais par cela. Disons que les pays d'Europe centrale sont vis-à-vis de l'Union comme les pays méditéranéens, l'Espagne, la Grèce, il y a vingt ans. C'est-à-dire qu'ils sont sortis d'une longue dictature politique et leur économie doit rattraper l'économie européenne moyenne. Donc, ils sont dans une phase intermédiaire. Et en même temps, il faut qu'ils apprennent à vivre dans le club. Une des choses qui est la plus difficile à comprendre, c'est que quand nous allons à Bruxelles, nous n'allons pas avec l'idée de gagner contre les partenaires. Nous Français quand nous allons à Bruxelles, on ne se dit pas, nous allons gagner contre les Allemands, les Anglais, les Tchèques ou les Finlandais. Nous allons avec l'idée de trouver une solution qui permettrait à tout le monde de gagner. Quand on entre dans ce club et qu'on n'a pas l'habitude, on a l'impression qu'on va livre une bataille aux autres. Non. Nous cherchons comme dans une famille à trouver une solution qui soit acceptable par tout le monde et qui permettrait à tout le monde de progresser. Et je suis frappé de voir que les Tchèques ont compris ça plutôt mieux que certains autres nouveaux membres ».