A Bruxelles, le chef de la diplomatie tchèque a assuré l’Ukraine de son soutien
La République tchèque est solidaire de l’Ukraine. Tel est le message qu’a fait passer son chef de la diplomatie, Tomáš Petříček, lors de son entrevue avec son homologue ukrainien Pavlo Klimkine, mercredi à Bruxelles, en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’OTAN.
Invité de la Radio tchèque en novembre dernier (cf. : https://www.irozhlas.cz/zpravy-domov/tomas-petricek-rusko-evropska-unie_1811240730_pj), juste avant le regain des tensions entre la Russie et l’Ukraine suite à l’arraisonnement de trois navires ukrainiens et l’arrestation de vingt-quatre marins en mer d’Azov, Tomáš Petříček avait déjà clairement exprimé son point de vue, et plus généralement celui de la diplomatie tchèque, quant à l’attitude de la Russie. Publiés lundi, les derniers rapports du Service de renseignement et de sécurité (BIS) et du service de renseignement militaire (VZ) (https://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/le-contre-espionnage-tcheque-met-en-garde-contre-le-renforcement-de-lactivite-des-agents-chinois-et-russes), l’ont très certainement conforté dans cette idée. A l’exception du président de la République, Miloš Zeman, qui ne manque jamais une occasion d’exprimer sa russophilie, et des positions parfois ambivalentes de certains autres responsables politiques comme celle du président de la Chambre des députés lors de récent son voyage à Moscou (cf. : https://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/lembarrassante-visite-a-moscou-du-president-de-la-chambre-des-deputes-tcheque), le mot d’ordre à Prague, qui ne reconnaît pas l’annexion de la Crimée et rejette la militarisation de la péninsule comme de la mer d’Azov, est bien de se méfier de la politique menée par le Kremlin.
C’est donc précisément ce sentiment de méfiance vis-à-vis de la Russie et son plein soutien à Kiev que Tomáš Petříček a transmis à son homologue ukrainien à Bruxelles. « L’Ukraine, que nous souhaitons forte, démocratique et prospère, a besoin de savoir que les pays occidentaux sont conscients des graves menaces et des pressions en provenance de la Russie », a déclaré le jeune ministre (37 ans) social-démocrate, en fonctions depuis seulement un peu plus d’un mois. Celui-ci a également déclaré qu’il considérait que la sécurité ukrainienne était l’affaire de tous les pays européens, car « c’est un pays dans le voisinage direct de l’Union européenne ». Une vision des choses qui correspond à l’analyse qui est faite également de la situation dans les pays baltes, dont la protection de l’espace aérien, sous la menace directe lui aussi des avions russes, fait toujours l’objet d’une mission de l’OTAN à laquelle participe l’armée tchèque.Ce soutien exprimé par Prague a peut-être quelque peu réconforté Pavlo Klimkine, qui espérait repartir de Bruxelles avec un engagement plus marqué des Alliés dans le soutien à l’Ukraine. Or, les vingt-neuf membres de l’OTAN, prudents, ont été davantage soucieux de ne pas braquer plus encore la Russie en évitant par exemple soigneusement d’évoquer toute éventuelle intervention ou solution militaire.