A Karlovy Vary, la source la plus chaude de Tchéquie dans un nouvel écrin
Les curistes et touristes de passage à Karlovy Vary vont désormais pouvoir redécouvrir un des principaux bâtiments thermaux de la ville entièrement rénové. De style fonctionnaliste et abritant la source la plus chaude de la ville, Vřídlo, le bâtiment rouvre au public après six ans de travaux.
Nichée dans un amphithéâtre de collines, la cité thermale de Karlovy Vary s’étend tout le long de la rivière Teplá qui coule en son centre. Ici, l’essentiel de l’activité de la ville tourne autour de l’eau, de sa douzaine de sources principales d’eaux chaudes et curatives qui ont fait sa renommée internationale. A partir du XIXe siècle, quand la mode du thermalisme prend son envol un peu partout en Europe, toute la bonne société de l’époque vient y prendre les eaux.
Aujourd’hui encore, ce sont tous les ans des centaines de milliers de personnes qui – hors pandémie – viennent soigner différents maux, comme le rappelait il y a quelques années sur notre antenne, l’historien de la ville, Stanislav Bucharovič, récemment disparu :
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« Les effets sont spécifiques à l’eau minérale de Karlovy Vary. Ces sources sont efficaces pour toutes les maladies digestives ainsi que pour les maladies de l’appareil locomoteur : rhumatisme, arthrose... Et particulièrement pour les maux d’estomac, de la vessie, les maladies du foie mais aussi les maladies intestinales. Cela fait plus de 150 ans que l’on soigne le diabète à Karlovy Vary. »
Parmi les sources les plus connues, il y a Vřídlo : à 72 °C, c’est la source la plus chaude de la ville, mais aussi de toute la République tchèque. Les visiteurs viennent en nombre admirer son geyser qui peut jaillir jusqu’à 12 mètres de haut.
Pour l’abriter, un bâtiment fonctionnaliste a été construit au-dessus de la source en 1975. Au milieu des colonnades ornementées du XIXe siècle, il est vrai que l’édifice détonne : bâti en verre et en béton armé, il est l’œuvre du sculpteur Jan Fišer et est devenu un des principaux symboles de la ville thermale. La vaste salle de promenade abrite cinq autres bassins, dans lesquels l’eau thermale est refroidie à une température de 50 et 30 °C afin d’être potable.
Problème : l’eau thermale corrode et attaque les matériaux. Des travaux s’avéraient donc nécessaires pour réhabiliter le lieu, comme l’explique Petr Bursík, l’adjoint au maire de la ville de Karlovy Vary :
« Nous avons une toute nouvelle façade en verre. Il y a de nouveaux sols et la pierre qui recouvre le bassin a été remplacée. Le bassin lui-même a été légèrement modifié. Il n’est plus en béton comme en 1975, mais en acier inoxydable à parois épaisses, afin d’être plus durable. Mais les gens verront la salle telle qu’elle était à l’époque où elle a été inaugurée. »
Martin Sýkora est une des personnes qui a travaillé sur les travaux de restauration :
« Aujourd’hui, nous disposons de technologies et d’outils différents de ceux de nos prédécesseurs. Cependant, préserver l’esprit et le caractère historique des sols en marbre, du bassin, des murs et du dôme en verre n’a pas été une tâche facile. »
Les travaux ne s’arrêteront toutefois pas avec la restauration de cette sorte de dôme de verre et de béton. Il ne s’agit que d’une étape de la reconstruction globale du bâtiment thermal dont le budget s’élève à plus de 26 millions de couronnes et qui devrait durer cinq autres années.
Outre les vertus curatives de ses sources, Karlovy Vary est également une ville réputée chez les cinéphiles. Tous les ans, au début du mois de juillet, la ville déroule le tapis rouge aux stars de cinéma et aux amateurs de films à l’occasion de son Festival international. Cette année, rendez-vous est pris du 1er au 9 juillet.
A noter également que depuis l’été dernier, onze villes thermales européennes, dont les trois tchèques Karlovy Vary, Mariánské Lázně et Františkovy Lázně, sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, rassemblées sous la bannière « Great spas of Europe ».