A la veille des secondes présidentielles
A la veille des secondes présidentielles de ce vendredi 24 janvier, la tension monte... aussi bien dans les camps des candidats que dans les médias et même l'opinion publique. Alain Slivinsky vous présente cette atmosphère.
Pour ces secondes présidentielles, on pensait qu'il y aurait deux grands candidats en lice : Vaclav Klaus, une forte personnalité de la scène politique tchèque, président d'honneur du Parti civique démocrate, la plus forte formation de droite, et Milos Zeman, une non moins forte personnalité, ancien Premier ministre comme son adversaire, représentant la social-démocratie. Hé bien, non ! Un, ou plutôt une troisième candidate est montée sur le ring : Jaroslava Moserova, vice-présidente de la chambre haute du Parlement. Elle est la candidate des chrétiens-démocrates et de l'Union de la liberté. Le scénario de ces secondes présidentielles est le même que pour les premières : elles se déroulent à trois tours et ce sont les sénateurs et les députés, réunis en session commune à la Salle espagnole du Château de Prague, qui votent. Les observateurs ne donnent pas de grandes chances au sénateur, Madame Moserova. Elle devrait être éliminée au premier tour. Le duel continuerait donc entre Klaus et Zeman. Beaucoup de spéculations, demi-vérités, inventions et même mensonges apparaissent dans les médias. On parle de pots de vin, d'intimidation, de chantage, de promesses de postes importants. Comme le dit le politologue français, d'origine tchèque, Jacques Rupnik, il est triste que 14 ans après la chute du communisme en Tchécoslovaquie, ce soient les communistes, justement, qui peuvent faire pencher la balance en faveur de l'un ou l'autre des candidats. Certaines informations affirment que les communistes sont décidés à voter pour les deux candidats, moitié-moitié. La direction dément fermement de telles spéculations. Le vice-président du parti, Miloslav Ransdorf, ne cache pas qu'il serait pour le candidat social-démocrate, Milos Zeman. Il ne voit pas très bien comment les communistes pourraient voter pour le candidat de la droite conservatrice, Vaclav Klaus. Un fait est certain : les deux candidats font tout pour glaner les voix des représentants du parti de la faucille et du marteau. Un autre fait est certain, selon les observateurs : il sera difficile à l'un ou l'autre des candidats d'obtenir la majorité requise. Les présidentielles devraient donc avoir lieu pour la troisième fois, d'après le même scénario. A moins... à moins que les sénateurs et les députés décident que deux échecs suffisent et se résignent à abandonner leur pouvoir de décider de la personne du chef de l'Etat. Pour cela, ils devraient amender la Constitution et laisser s'exprimer la nation. Ce serait le suffrage universel en Tchéquie, pour la première fois dans l'histoire.