Au lendemain de l'élection présidentielle

Vaclav Klaus et Petr Pithart, source: CTK

On s'y attendait un peu : le Parlement n'a pas élu le président de la République, lors de la première session commune de ses deux chambres. Ce à quoi on ne s'attendait pas, ce sont les résultats des scrutins et la manière de voter de certaines formations politiques. Les trois tours prescrits par la Constitution ont eu lieu ce mercredi. Le premier tour a éliminé le candidat social-démocrate, Jaroslav Bures, et le communiste Miroslav Krizenecky. Vaclav Klaus, représentant la principale formation de l'opposition de droite, l'ODS, et Petr Pithart pour les chrétiens-démocrates et l'Union de la liberté se sont disputés les deux tours suivants. Ils ont certes été remportés par Klaus, mais n'ayant pas réuni la majorité requise des voix des députés et sénateurs, il n'a pas été élu. Les réactions à ce premier échec.

Jaroslav Bures,  photo: CTK
Les réactions, elles sont naturellement enthousiastes dans le camp de Vaclav Klaus, du Parti civique démocrate. Dans le camp de la coalition gouvernementale, c'est le contraire. Chez les sociaux-démocrates, c'est même la débâcle. En effet, les députés et les sénateurs de ce parti n'ont pas respecté les consignes. Certains n'ont même pas voté pour le candidat du parti,
Petr Pithart et Vladimir Spidla,  photo: CTK
Jaroslav Bures ! Le chef de la social-démocratie et Premier ministre, Vladimir Spidla, doit faire face à une véritable zizanie. En fait, la première élection présidentielle a été un échec total pour le chef du gouvernement. Il n'a pu contenir ses troupes. Il apparaît que le parti social-démocrate est fortement divisé et que les partisans de son ancien président et Premier ministre, Milos Zeman, sont nombreux et influents. Milos Zeman sera-t-il le candidat social-démocrate pour la seconde présidentielle qui devrait avoir lieu dans quinze jours ? Il faut attendre la décision de la direction du parti, qui se réunit ce samedi. Du côté des chrétiens-démocrates règne, aussi, la déception. Pas tellement du fait que leur candidat commun avec l'Union de la liberté, le chef du Sénat, Petr Pithart, a été battu, mais parce qu'il a rassemblé si peu de voix, face à Vaclav Klaus. Le président des chrétiens-démocrates et ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, annonce même que Pithart pourrait ne pas être le candidat du parti, pour la seconde présidentielle. Cette seconde présidentielle représente un problème pour la coalition
Vaclav Klaus,  photo: CTK
gouvernementale : doit-elle présenter un candidat commun, face à Vaclav Klaus ? Peut-elle, réellement, en présenter un ? Il semble que non, puisque la social-démocratie pourrait présenter un nouveau candidat, le « retraité », son ancien leader, Milos Zeman. Les adversaires de ce dernier arriveront-ils à faire passer le candidat de la coalition gouvernementale, Otakar Motejl, le médiateur de la République, qui serait acceptable pour tous ? En dehors de Vaclav Klaus et de l'ODS dont il est le président d'honneur, les communistes ont lieu d'être satisfaits aussi : leur candidat a battu, au premier tour, le candidat social-démocrate. En plus
Milos Zeman
de cela, il semble que ce soient eux qui puissent faire pencher la balance en faveur de tel ou tel candidat. Autres réactions ? Le président de la République sortant, Vaclav Havel, affirme que l'échec de la première présidentielle n'est pas une catastrophe. La presse tchèque en attend beaucoup de Milos Zeman. Et l'opinion publique, dans tout cela ? Il semble qu'elle s'intéresse beaucoup plus que par le passé à l'élection du chef de l'Etat, mais les notes qu'elle donnerait aux sénateurs et aux députés ne sont pas des meilleures. Les Tchèques sont pour des présidentielles au suffrage universel. Une grande partie des personnalités politiques aussi. Les observateurs estiment que la seconde présidentielle ne dégagera pas non plus de vainqueur et que la représentation politique tchèque pourrait bien décider d'un amendement à la Constitution en faveur du suffrage universel.