Le 24 janvier, les Tchèques connaîtront-ils le nom de leur nouveau Président ?
Vaclav Klaus, ex-chef du Parti civique démocrate, et Milos Zeman, ex-chef du parti social-démocrate, ex-chefs du cabinet tous les deux, sont les candidats annoncés pour la 2ème élection du Président, prévue pour le vendredi 24 janvier. Alena Gebertova pour plus d'informations.
Vaclav Klaus sera certainement soutenu par l'ensemble des voix des députés et des sénateurs de son parti. Milos Zeman, en revanche, ne peut pas compter sur l'aile « antizemanienne » au sein de la social-démocratie, représentée, par exemple, par le jeune Lubomir Zaoralek, Président de la Chambre des députés, ou la très populaire ministre de l'Education nationale, Petra Buzkova. Le coeur des unionistes et des chrétiens-démocrates, deux partis de la coalition gouvernementale, ne bat du côté ni de l'un ni de l'autre candidat. Ils espèrent, dans leur majorité, que la deuxième élection débouche, à l'instar de celui de la semaine écoulée, sur un « pat ». Le moment serait alors venu de présenter, pour la troisième élection, un candidat acceptable pour toute la coalition gouvernementale : ce serait Otakar Motejl, médiateur public. Il plairait d'ailleurs, aussi, au Premier ministre social-démocrate, Vladimir Spidla.
En attendant le dénouement de la prochaine élection, ce vendredi, on sait qu'un rôle clé incombera aux communistes qui ont 44 des 200 sièges à la Chambre des députés. Leurs voix seront convoitées tant par Vaclav Klaus que par Milos Zeman. En contre-partie, les communistes espèrent obtenir des fonctions dans l'administration publique et être perçus, dorénavant, comme un partenaire fiable et démocratique. A ce propos, Pavel Tigrid, journaliste et ex-conseiller de Vaclav Havel, fixé en France, écrit dans l'édition de lundi de MfD : « La responsabilité de cet état de choses peu réjouissant ne tombe pas sur les têtes des politiciens. Il faut déplorer la mémoire très courte des nombreux électeurs qui, après avoir vécu une longue expérience avec le totalitarisme bolchévique, ont donné leurs voix aux communistes tchèques. Une façon de légitimer l'influence de ces derniers sur la scène politique tchèque, après la révolution de Velours.»