A Prague, la Maison dansante virevolte sur les nouvelles tendances du design

Prague Design Week, photo: ČTK

Célèbre édifice qui borde la rive gauche de la Vltava, la Maison dansante accueille, jusqu’à dimanche, les créations de 82 designers du monde entier, dans le cadre de la 4e édition de la Prague Design Week, le grand rendez-vous du design dans la capitale tchèque. De la mode à la décoration d’intérieur en passant par les nouvelles technologies, le festival se veut la vitrine de projets innovants et souvent écoresponsables.

Photo: Lucile Meunier
Les nouvelles tendances sautent aux yeux lorsque l’on entre dans la Maison dansante. Cette année, les créateurs ont beaucoup misé sur les objets respectueux de l’environnement ou fabriqués avec des matériaux naturels. Pour autant, nouvelles technologies et objets électroniques n’inspirent pas moins les créateurs. Parmi les écoresponsables de la Prague Design Week, le studio d’architecture Jakub Cigler architekti. Sa représentante Katarína Duchoslavová explique le concept du projet du studio au Burkina Faso, un projet baptisé cementJCA! :

« C’est un projet conçu par notre entreprise, qui mène des activités caritatives en Afrique. Notre collègue travaille là-bas, où elle apprend aux Burkinabés à fabriquer des sacs à partir de sacs de ciment recyclés. Tout l’argent gagné grâce à ces sacs est bien entendu redistribué aux travailleurs locaux, et aide à construire des centres culturels dans leur ville. »

Katarína Duchoslavová,  photo: Lucile Meunier
Des sacs à main, des cabas ou encore des portefeuilles… Depuis trois ans, Michaela, l’employée détachée du studio pragois en Afrique, entretient un lien précieux avec des artisans burkinabés soucieux du développement de leur pays.

Plus que de recyclage, certains parlent de surcyclage, un terme qui vient de l’anglais « upcycling ». C’est tout le concept de La Femme Mimi, une boutique tchéco-vietnamienne dont le dernier projet porte le nom d’« upcycling ». Employée de la boutique, Natálie détaille :

« Nous travaillons avec des vêtements qui proviennent d’outlets (des points de vente de déstockage). Nous ne les recyclons pas, nous les ‘surcyclons’ avec de la broderie, des fleurs et plein d’autres choses. Nous les changeons pour qu’ils soient ‘plus uniques’ qu’avant. »

Les tissus proviennent de République tchèque, qui fournit un coton de très bonne qualité, ou du Vietnam, en particulier pour la soie, une matière première que la famille de la créatrice Mimi Nguyen choisit avec précaution. Natálie, qui est aussi étudiante en école de mode, exprime son enthousiasme quant aux nouvelles orientations du design :

Natálie,  photo: Lucile Meunier
« Beaucoup de Tchèques s’intéressent aux vêtements issus du commerce équitable, aux tissus biologiques, au design et à l’art. Cela vaut aussi bien pour les vêtements, que pour les produits cosmétiques ou alimentaires… Les gens réfléchissent à leur mode de vie, et les vêtements sont ce qui est le plus proche de notre corps. Ainsi donc, notre mode de vie dépend vraiment de nos vêtements. »

Le projet phare de cette édition est MickeyPhon, une sculpture inspirée du design de Mickey Mouse et réalisée par le groupe polonais panGenerator. MickeyPhon enregistre les sons autour de lui pour les transformer en séquences musicales. Il émet aussi des lumières de différentes couleurs, toujours en fonction de son environnement.

Le festival Prague Design Week reste ouvert jusqu’à ce dimanche, l’occasion de découvrir de nouveaux créateurs, d’assister à des ateliers de création ou à des conférences de professionnels du design.