A Prague, l’enthousiasme de Bucarest n’est pas partagé par tous

Vlasta Parkanová, Václav Klaus, Karel Schwarzenberg, Mirek Topolánek, photo: CTK

Tandis qu’à Bucarest, la diplomatie tchèque s’est félicitée du terrain d’entente trouvé avec les Etats-Unis sur l’accord principal devant permettre l’installation du radar américain sur le sol tchèque, à Prague, les réactions sont plus réservées. Et rien ne permet d’affirmer que le gouvernement parviendra à faire adopter l’accord conclu avec Washington par la Chambre des députés.

Vlasta Parkanová,  Václav Klaus,  Karel Schwarzenberg,  Mirek Topolánek,  photo: CTK
A leur retour de Roumanie, c’est à un débat animé à la Chambre basse du Parlement auquel risquent d’assister le Premier ministre, Mirek Topolánek, le ministre des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, et la ministre de la Défense, Vlasta Parkanová. La coalition tripartite gouvernementale reposant sur une très faible majorité, l’avenir de l’accord tchéco-américain pour l’implantation d’éléments du bouclier antimissile américain continue de s’inscrire en pointillés au lendemain du sommet de l’OTAN.

Jiří Paroubek,  photo: CTK
L’opposition tout d’abord, composée des sociaux-démocrates et des communistes, y est formellement opposée. Le leader du Parti communiste, Vojtěch Filip, a ainsi déclaré que cet accord était « une mauvaise nouvelle », expliquant que le gouvernement menait sa politique étrangère selon les intérêts des Etats-Unis. De son côté, le chef des sociaux-démocrates, Jiří Paroubek, a fait savoir que son parti ferait tout ce qui est en ses moyens pour empêcher le gouvernement de faire passer cet accord. L’ancien Premier ministre a par ailleurs précisé que les sociaux-démocrates étaient favorables à l’organisation d’un référendum. Une éventualité très peu probable, mais qui, si elle se réalisait, conduirait probablement à un « non » massif à l’implantation du radar, une grande majorité de la population tchèque y étant opposée.

Martin Bursík,  photo: CTK
Surtout, même s’il s’est félicité de l’accord, le leader des Verts, Martin Bursík, a prévenu que son adoption par les membres de son parti, une des trois formations de la coalition, serait très compliquée. « Les deux parties sont parvenues à s’entendre sur les conditions relatives à l’intégration du radar dans l’architecture de l’OTAN, a expliqué Martin Bursík. C’est très important car c’était une condition formulée par le parti des Verts. Mais il convient maintenant d’étudier le contrat final et je dois souligner que cela ne sera pas simple chez les Verts ».

Comme l’a donc finalement bien résumé Miroslav Kalousek, représentant des chrétiens-démocrates eux aussi membres de la coalition, « le diable est caché dans le détail ». Si tel est le cas, c’est à un long débat auquel le gouvernement et les députés s’apprêtent à participer prochainement. A Prague, on n’a donc sans doute pas encore fini d’entendre parler du radar.