A quand l’égalité des salaires entre hommes et femmes ?
A travail égal, les femmes gagnent 26% de moins que les hommes. C’est ce que révèlent les chiffres publiés par la Commission européenne et qui ont de quoi inquiéter tout particulièrement la République tchèque : à l’échelle des Vingt-sept, notre pays arrive en avant-dernière position. Pour dénoncer ces disparités, le 15 avril a été désigné Journée européenne pour l’égalité salariale. La Tchéquie s’y est ralliée pour la première fois, cette année.
Les chiffres donnés par la Commission européenne sont confirmés par les recherches menées par le portail tchèque Profesia. Selon Dalibor Jakuš, agent commercial chez Profesia, deux tendances principales caractérisent le marché du travail tchèque : prédominance féminine dans des emplois moins rémunérateurs, et salaires inférieurs pour un même travail. Plusieurs facteurs contribuent à ces disparités, selon le portail : les femmes privilégient les postes stables. Elles sont moins enclines à se porter volontaires pour les déplacements, les voyages d’affaires, les services de nuit ou les heures supplémentaires. Le travail à temps partiel est aussi très majoritairement le fait de femmes. Les femmes font aussi plus souvent usage de l’interruption de carrière, essentiellement pour élever des enfants. La disparité est la plus importante dans les catégories d’âge moyen : l’écart de salaires chez les femmes entre 35 et 44 ans est de 42%, selon Profesia.
La Tchéquie s’est jointe pour la première fois cette année à la Journée pour l’égalité salariale. Que pense de cette action au démarrage timide Lenka Šťastná, présidente de l’Association de femmes d’affaires et de femmes managers, Business and Professional Women :« C’est la première fois que la République tchèque s’est jointe à cette journée d’action mondiale qui a pour objectif de dénoncer les inégalités dans les rémunérations homme-femme. En République tchèque, ce problème est d’actualité, car les femmes gagnent 26% de moins que les hommes ce qui est bien au-dessus de la moyenne européenne qui est de 15%. Cette journée a été l’occasion d’organiser des rencontres avec des femmes qui réussissent leur carrière, qui peuvent transmettre leur expérience et leur savoir-faire de manager, donner des conseils pratiques pour régler une série de situations dans la vie professionnelle. Bref, de proposer un ‘mentoring’ au grand public. »
Une campagne pour lutter contre les écarts de salaire a été lancée par la Commission européenne. La commissaire Viviane Reding s’est même déclarée prête à proposer des amendements d’ordre législatif, voire des sanctions. Les disparités de rémunération n’ont pas seulement un impact immédiat. En raison de leurs salaires inférieurs par rapport aux hommes, les femmes touchent aussi des pensions inférieures. Selon les chiffres de la CE, la pauvreté menace 22% des femmes de plus de 65 ans, contre 16% des hommes.