A un mois de l’élection présidentielle, Jan Svejnar lance sa campagne

Jan Svejnar, photo: CTK

A un mois jour pour jour de la tenue de l’élection présidentielle par le Parlement, le 8 février, les deux candidats déclarés au Château de Prague, le président sortant Vaclav Klaus et le professeur d’économie tchéco-américain Jan Svejnar, ont lancé leur campagne préélectorale. Tandis que Vaclav Klaus rencontre les différents groupes de sénateurs représentés à la Chambre haute, Jan Svejnar a, lui, entamé une tournée dans le pays à la rencontre de la population et des parlementaires des régions.

Jan Svejnar,  photo: CTK
C’est au cœur de la Moravie, à Kromeriz et à Zlin, que Jan Svejnar entame cette tournée qui le mènera dans sept villes tchèques. L’objectif de Jan Svejnar, candidat des Verts et des sociaux-démocrates, sera de convaincre l’opinion publique et plus encore les parlementaires appelés à voter de lui apporter les voix encore nombreuses qui lui manquent pour détrôner Vaclav Klaus.

Agé de 55 ans, Jan Svejnar, en poste depuis onze ans à l’Université du Michigan et qui a annoncé officiellement sa candidature à la fonction suprême en décembre dernier, est encore relativement mal connu de l’opinion publique tchèque, à la différence de son adversaire, omniprésent sur la scène politique locale depuis la révolution de 1989. C’est pourquoi Jan Svejnar, qui a passé la majeure partie de sa vie aux Etats-Unis, estime indispensable aujourd’hui de se présenter dans l’ensemble du pays, démarche qu’aucun candidat à la présidence tchèque n’avait entreprise avant lui :

« Je vais rencontrer les citoyens car j’estime qu’il est important qu’un candidat à l’élection présidentielle écoute les citoyens et dialogue avec eux. Il convient de savoir ce qu’ils pensent, de connaître leurs opinions et leurs humeurs. C’est un enrichissement pour un candidat qui se doit, lui aussi, de faire part de ses opinions et de ses positions. »

Jan Svejnar,  photo: CTK
Pour envisager de devenir le troisième président de l’histoire de la République tchèque, Jan Svejnar devra notamment compter sur le soutien des chrétiens-démocrates et des communistes, partis aux positions encore indéfinies pour l’instant. Ultra-libéral et pro-européen favorable, entre autres, à une adoption rapide de l’euro, Jan Svejnar, qui a émigré en 1970, se heurte ainsi, par exemple, aux réserves des communistes qui ne voient pas d’un bon œil sa double nationalité tchéco-américaine. Pour l’instant, il affirme cependant n’avoir pas encore décidé de l’abandon ou non de sa nationalité américaine :

« J’y réfléchis justement actuellement et pèse le pour et le contre. Je m’informe de la situation. Comme vous le savez, nous avons un ministre des Affaires étrangères et avons eu d’autres ministres qui possèdent une autre nationalité. L’Irlande a eu aussi un président qui était Américain. Je comprends la situation des deux côtés, tchèque comme américain, et je m’assure donc des informations qui sont dans ce cas nécessaires. »

Reste que Tchéco-américain ou Tchèque, il ne s’agit là pour Jan Svejnar que d’une des conditions parmi d’autres à remplir pour espérer succéder à un Vaclav Klaus qui, étant donné les forces en présence aux deux chambres du Parlement, se présente à l’heure actuelle toujours comme le grand favori de l’élection.