Adoption de la résolution sur les droits de l'homme à Cuba

Cuba

Les médias tchèques titrent un peu tous : « La Tchéquie s'est inclinée devant les Etats-Unis et la résolution a été adoptée ». Détails avec Alain Slivinsky.

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La République tchèque a, peut-être, succombé à la pression des Etats-Unis, car dans le texte de la résolution sur les droits de l'homme à Cuba, on ne parle plus de l'embargo américain contre ce pays. Force est de constater, quand même, que l'adoption de cette résolution élaborée par la Tchéquie, à la Commission de l'ONU pour les droits de l'homme, à Genève, est un succès de la diplomatie tchèque. La bataille, en effet, a été des plus dures. Le texte de la résolution a été adopté à une très faible majorité : 22 Etats ont voté pour, 20 contre, et dix Etats se sont abstenus. La diplomatie tchèque voulait que cette résolution contienne aussi une critique de l'embargo économique américain contre Cuba. L'argument était logique : l'embargo touche surtout le peuple cubain, mais pas la direction du pays. Cette position de la diplomatie tchèque avait été très critiquée et avait été même la source d'un refroidissement dans les relations tchéco-américaines. On a fait un compromis : pas un mot sur l'embargo, mais un appel aux Etats membres de la Commission de l'ONU pour les droits de l'homme, y compris les Etats-Unis, à prendre des mesures conduisant à l'amélioration de la situation économique du peuple cubain. Indiquons que l'initiative de ce compromis est l'oeuvre de la diplomatie française. Que dit le texte de cette résolution ? Brièvement : il constate que le respect des droits de l'homme n'a pas connu d'amélioration, à Cuba. Des centaines de dissidents sont en prison, la censure est appliquée, tout comme les persécutions de ceux qui sont contre le régime de Fidel Castro. Qui a voté pour quoi, à Genève ? Les Etats-Unis, les pays de l'Union européenne, les anciens pays du bloc communiste, ont voté pour. La Chine et la Russie étaient contre. Le Mexique, par exemple, s'est abstenu, insistant sur la critique de l'embargo américain. Et la position du plus intéressé, dans tout cela ? Le porte-parole du ministère cubain des Affaires étrangères, Mme Aymée Hernandez, a répété ce qu'affirme La Havane : « Pour Cuba, c'est une victoire morale ». Victoire sur qui, se demande le commentateur d'un grand quotidien tchèque.