Adoption de l’euro : le gouvernement tchèque prône la patience
La Pologne a indiqué, mercredi, par la voix de son Premier ministre Donald Tusk qu’elle souhaitait adhérer à la zone euro en 2011. C’est la première fois que le gouvernement polonais se fixe un délai allant dans ce sens. La Slovaquie adoptant la monnaie unique européenne en janvier prochain, cela signifierait donc que tous les pays voisins de la République tchèque posséderaient l’euro d’ici à trois ans. Un cas de figure qui ne change toutefois rien à la position du gouvernement tchèque actuel, qui, lui, n’a toujours arrêté aucune date.
Ce n’est pas un secret, le principal parti de la coalition gouvernementale, le Parti civique démocrate, défend une position très prudente, voire méfiante, à l’égard de l’euro. En avril dernier, le Premier ministre a ainsi déclaré que la République tchèque adopterait la monnaie européenne lorsque cela sera avantageux pour l’économie tchèque et les habitants. Avant cela, Mirek Topolánek estime que des réformes en profondeur, notamment des systèmes de retraite et de santé, sont nécessaires.
Au rythme où vont les choses, la République tchèque pourrait même être le dernier des nouveaux pays membres de l’UE à adopter l’euro, la Bulgarie et la Roumanie s’étant d’ores et déjà fixé 2012 pour objectif. Un cas de figure que confirment à Prague de nombreux économes, comme Vladimír Pikora, de Next Finance :
« Théoriquement, la République tchèque pourrait adopter l’euro dès 2013. Néanmoins, cela se fera certainement plus tard. Il est pratiquement acquis que le gouvernement actuellement en place ne fixera probablement pas d’objectif de date. Cela veut dire que c’est une décision qui reviendra au prochain gouvernement. Par conséquent, 2016 me semble un horizon beaucoup plus réaliste que 2013. »Malgré un taux d’inflation proche cette année de 7 % (mais qui devrait revenir en dessous de 3 % en 2009), la République tchèque tend aujourd’hui à remplir les critères de Maastricht, condition indispensable pour intégrer la zone euro. Mais outre des critères économiques, il faut également une volonté politique qui n’est, semble-t-il, pas celle de l’actuel gouvernement tchèque.