Adoption de l’euro : une nouvelle réunion au sommet prévue pour dimanche

Photo: Commission européenne

85% des Tchèques ont beau être contre l’adoption de l’euro, selon les récents sondages, le président de la République ne désespère pas de voir son pays intégrer la zone euro dans un avenir relativement proche. C’est la raison pour laquelle Miloš Zeman a invité le Premier ministre, Bohuslav Sobotka, le ministre des Finances, Andrej Babiš, et le gouverneur de la Banque nationale tchèque, Miroslav Singer, à venir lui rendre visite au château de Lány, résidence du chef de l’Etat, ce dimanche.

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En avril dernier, le Premier ministre et le président de la République s’étaient déjà entendus sur la nécessité d’intensifier le débat relatif à l’adoption de l’euro et à l’éventuelle fixation d’une date d’adhésion de la République tchèque à la zone euro. A l’issue de cette rencontre, Bohuslav Sobotka s’était de nouveau exprimé en faveur de 2020 pour l’adoption de la monnaie unique européenne, tout en précisant que cette date ne faisait pas l’unanimité au sein de la coalition gouvernementale. Le ministre des Finances et leader du mouvement ANO, Andrej Babiš, notamment, est opposé à cette idée, préférant un maintien de la couronne. Selon lui, l’euro en République tchèque, cela ne se fera pas au moins avant... « Pour moi, l’euro n’est pas un sujet à l’ordre du jour, a-t-il confirmé. Encore moins à l’heure où les pays de la zone euro ne savent même pas si la Grèce va ou non sortir de la zone ou si elle va réussir à payer ses dettes. » Le chef du gouvernement estime néanmoins que la République tchèque devrait avancer dans le débat sur l’adoption de l’euro. « Une date d’adoption devrait être établie pour commencer à mettre en place les conditions requises », a déclaré Bohuslav Sobotka.

De son côté, fidèle à ce qu’il avait annoncé au moment de sa prise de fonctions au Château de Prague en 2013, Miloš Zeman est, parmi tous les acteurs, celui qui est le plus enclin à une adoption la plus rapide possible. Dans un premier temps, le chef de l’Etat avait même annoncé l’année 2017. Néanmoins, cette position favorable à l’adoption de l’euro ne fait pas l’unanimité au sein de la coalition gouvernementale. Pour les chrétiens-démocrates, l’évocation d’une date est même prématurée à l’heure actuelle, rejoignant ainsi non seulement le ministre des Finances, mais aussi la Banque nationale tchèque, dont le gouverneur est un fervent opposant à l’adoption de l’euro.

Pour l’heure, la République tchèque remplit trois des quatre critères de Maastricht : un déficit public inférieur à 3% du PIB, une dette publique de moins de 60% du PIB et la stabilité des prix et des taux d’intérêt. Seul le dernier critère fait encore défaut : celui de la stabilité du taux de change, l’obligation pour l’Etat membre d’avoir participé au mécanisme de taux de change du système européen sans discontinuer pendant les deux années précédant l’examen de sa situation.