Ambitions et possibilités d'action du nouveau cabinet gouvernemental
Première vraie journée de fonction après la passation de pouvoirs de ce lundi au Château de Prague pour le nouveau gouvernement tchèque, conduit par le chef du parti vainqueur des élections de juin, Mirek Topolanek. Aujourd'hui, Radio Prague se penche sur quelques aspects de la scène politique et d'abord, qu'est-ce qui attend pour l'heure le nouveau Premier ministre et son équipe ? Le gouvernement, minoritaire, est-il réellement pieds et points liés ?
Des changements de personnes donc, mais peut-il agir concrètement au niveau législatif ?
Lors de sa prise de fonctions, le nouveau Premier ministre s'est voulu optimiste et a comparé la période de trente jours maximum qui lui est allouée pour demander la confiance au parlement, au passage d'Amstrong sur la lune : court, mais marquant. Derrière cette image sans doute un peu trop hyberbolique au vu du statut précaire de l'équipe, il y a tout de même une réalité. Le gouvernement, s'il ne peut lancer de grands chantiers sans le Parlement, peut toutefois prendre nombre de décisions sans lui. Outre les changements au niveau du personnel ministériel, il peut faire bouger ses pions sur l'échiquier des entreprises publiques la poste, les chemins de fer etc. Mais il peut aussi émettre de nombreux arrêtés. Justement, l'arrêté sur les médicaments du très controversé ministre de la Santé sortant, David Rath, pourrait faire l'objet d'une modification. Par contre, pour la loi sur les hôpitaux, également sous le feu des critiques des adversaires de Rath, il faudra que Tomas Julinek, son successeur, attende encore un peu.Ce sont 8 ans de gouvernement social-démocrate qui s'achèvent. Comment réagit son Premier ministre sortant Jiri Paroubek ?
Effet d'annonce sans doute, il a déjà prévenu qu'il serait de retour d'ici la fin de l'année. La social-démocratie a, sans tarder, endossé son nouveau rôle de parti d'opposition en critiquant la possibilité d'une base anti-missile américaine sur le sol tchèque. Le nouveau ministre de la Défense, Jiri Sedivy, est plutôt pour, mais admet que sans le soutien parlementaire, il ne sera pas possible de défendre cette position. Le ministre des Affaires étrangères, Alexandr Vondra, aux positions atlantistes connues, a pour sa part mis en balance base anti-missile et suppression des visas pour les USA. Il a jugé ce régime obligatoire injuste, mais a expliqué qu'un refus de la base anti-missile sonnerait le glas de tout espoir de changement. Une hypothèse de « donnant-donnant » qui reste néanmoins du domaine de la conjecture, car le soutien de la RT à la guerre en Irak n'avait en rien changé la situation.Encore un mot sur les chrétiens-démocrates qui sont sous le coup de chamboulements internes ?
Oui, les membres nouvellement élus de la direction du parti, qui prennent la relève de l'équipe démissionnaire, ont d'ores et déjà fait savoir qu'ils n'étaient plus contre des élections anticipées pour sortir de l'impasse. Un nouveau scrutin, au printemps prochain, reste l'hypothèse la plus plausible à l'horizon 2007, au vu des blocages déjà prévisibles.