Assouplissement du confinement : les Tchèques commencent à respirer un peu mieux
Réouverture de certains commerces et espaces sportifs, possibilité de pratiquer une activité physique dans la nature sans avoir à porter de masque ou encore prochainement de voyager à l’étranger à certaines conditions : alors que la courbe des contaminations a commencé à s’infléchir depuis quelques jours, et que la République tchèque reste toujours relativement épargnée par l’épidémie de coronavirus, le gouvernement a décidé, lundi, d’assouplir quelques-unes des mesures de restriction.
La nouveauté de ce mardi confirme cette évolution : il est désormais de nouveau possible de sortir de chez soi pour une virée à vélo ou un footing dans la nature, sans avoir à se couvrir les voies respiratoires. Ne serait-ce que pour ce type d’activités physiques en plein air, et à condition de continuer à respecter une distance de sécurité de deux mètres pour limiter les risques de contamination, le port d’un masque de protection n’est plus obligatoire. Ce masque qui est pourtant rapidement devenu un symbole de la mobilisation des Tchèques contre le coronavirus.
Lundi, le gouvernement a donc annoncé diverses décisions qui témoignent de la volonté, tout en restant vigilants, d’assouplir les mesures très strictes de restriction qui ont été prises quasiment aussitôt après l’apparition, le 1er mars, du premier cas positif de Covid-19 en République tchèque. Car depuis, comme s’en est félicité Roman Prymula, le vice-ministre de la Santé, « nous sommes parvenus à stabiliser la situation ».Les chiffres confirment ce constat : ce mardi, le nombre de personnes contaminées restait inférieur à 5 000 et celui des décès limité à 80, malgré l’inquiétude que suscite la diffusion de la maladie dans les maisons de retraite et autres centres d’accueil des personnes âgées. Et même si les patients français qui étaient attendus lundi à Brno ne sont finalement pas arrivés, la réponse favorable faite par Prague à la demande d’aide formulée par Paris témoigne aussi du fait que les services de soins intensifs dans les hôpitaux ne débordent pas et que l’état des lieux est loin d’être aussi dramatique que dans d’autres pays européens.
A l’instar notamment de l’Autriche voisine, qui a présenté lundi un calendrier de levée progressive du confinement, la République tchèque espère elle aussi être en mesure de sortir de la crise assez rapidement. C’est ainsi que dès ce jeudi, certains commerces et services (matériaux de construction, bricolage, quincailleries, déchetteries, marchands de cycles, chaussures, textile pour enfants) pourront être rouverts.D’autres devraient suivre la semaine prochaine, une fois les fêtes de Pâques passées, moment où il est également prévu que le système dit de « quarantaine intelligente », un dispositif de suivi des personnes sur la base des données de leurs téléphones portables et de leurs cartes bancaires, soit étendu à tout le territoire. Les autorités tchèques espèrent que ce traçage permettra autant que faire se peut un retour à la normale et une reprise de l’ensemble de l’activité économique.
De même, le ministre de l’Intérieur, Jan Hamáček, qui est également le chef de la cellule chargée de la gestion de la crise, a annoncé que l’interdiction formelle de voyager à l’étranger pourrait être supprimée, là aussi après le week-end. Pour des raisons justifiées – « pas pour aller faire du shopping à Dresde », a précisé Jan Hamáček - et à certaines conditions bien précises, dont celle de respecter un placement en quarantaine au retour, quitter le territoire devrait donc redevenir possible.Pour autant, l’état d’urgence, qui a été décrété dès le 12 mars et qui arrivera à terme ce samedi 11 avril, sera prolongé, nombre de commerces, bars er restaurants resteront fermés, la liberté de circulation des personnes sera toujours restreinte, de même que les écoles ne rouvriront pas avant la seconde moitié du mois de mai. Ce mardi, les députés étaient réunis pour décider de la durée de la prolongation de l’état d’urgence. Tandis que le gouvernement souhaitait trente jours supplémentaires, les partis de l’opposition, eux, préféraient la fin avril. Si le confinement n’est donc plus tout à fait quasi général, il reste néanmoins encore bien de mise.