Au plus fort de la vague Omicron, le débat sur la loi pandémie au Parlement

Quelque 67 000 cas de contaminations au Covid-19, dont environ 10 000 réinfections, ont été enregistrés mardi en République tchèque. Un nombre qui constitue un nouveau record dans le pays depuis le début de la pandémie, en mars 2020.

Depuis le 25 janvier, la coalition gouvernementale tente de faire passer à la Chambre des députés un amendement qui permettrait de prolonger au-delà du 28 février prochain les mesures de restriction censées freiner l’épidémie de coronavirus en République tchèque. Si l’amendement est adopté, le gouvernement pourra imposer, jusqu’à la fin de l’année, diverses mesures sanitaires, à savoir par exemple des tests obligatoires, sans être obligé de proclamer l’état d’urgence.

Vlastimil Válek | Photo: Patrik Uhlíř,  ČTK

Le Premier ministre Petr Fiala a expliqué que le gouvernement voulait ainsi se préparer à l’éventualité que de nouvelles vagues du Covid-19 sévissent en République tchèque d’ici la fin de l’année, après celle du variant Omicron qui déferle sur le pays actuellement. Pour sa part, le ministre de la Santé Vlastimil Válek a rassuré en précisant qu’en cas de situation sanitaire favorable, le cabinet comptait lever progressivement l’ensemble des mesures de restriction à compter du 1er avril.

En dépit de ces promesses, le prolongement envisagé de la loi pandémie est rejeté tant par l’opposition que par une partie de la population. Sur le sol parlementaire, le parti d’extrême-droite SPD bloque depuis la semaine dernière l’examen de l’amendement en question par une obstruction.

Photo: Michaela Říhová,  ČTK

Devant le siège de la Chambre des députés, des manifestations sont régulièrement organisées pour protester contre la loi controversée.  Affirmant qu’elle restreint leur liberté, les manifestants venus de tous les coins du pays n’hésitent pas à ériger des potences en bois au centre de Prague - un geste récemment condamné par le futur président de la police tchèque, mais qui, selon lui, n’est pas illégal, tant qu’il ne s’agit pas d’une menace contre une personne concrète ou un groupe de personnes.

Les protestations contre la loi pandémie se déroulent donc au plus fort de la vague Omicron en République tchèque, qui se traduit par un rebond des cas positifs et une nouvelle augmentation du nombre d’hospitalisations.

Malgré la gravité de la situation, le tribunal administratif suprême vient de supprimer, ce mercredi, l’obligation de présenter un pass sanitaire pour entrer dans les restaurants, les clubs, les salles de jeux ou les hôtels. L’éventuelle adoption de l’amendement à la loi pandémie ne changera probablement rien à cette décision des juges qui entrera en vigueur d’ici une semaine.