Covid-19 : retour à la vie normale en Tchéquie à partir du 9 février ?
Les Tchèques n’auront plus à présenter de certificats de vaccination ou de rétablissement dans les restaurants ou pour participer à des événements culturels et sportifs à partir du 9 février prochain, malgré un pic d’infections au Covid-19, a annoncé le gouvernement cette semaine.
En effet, le pays a enregistré cette semaine les chiffres les plus élevés de cas positifs au Covid-19 depuis le début de la pandémie, avec notamment plus de 57 000 contaminations dépistées le 1er février. Ce rebond épidémique a porté le nombre total de cas confirmés à 3,1 millions depuis mars 2020 et celui de décès à plus de 37 000, tout cela dans une République tchèque qui compte près de 10 millions d’habitants.
Même si le nombre de patients hospitalisés augmente progressivement pour s’élever à près de 3000 cette semaine, celui de cas graves reste relativement bas. Actuellement, environ 200 patients atteints du Covid-19 nécessitent des soins intensifs, alors qu’ils étaient plus d’un millier lors de la vague automnale du variant Delta et environ 2 000 au printemps dernier.
Face au variant Omciron, plus contagieux mais moins dangereux, semble-t-il, les autorités tchèques affichent un optimisme prudent. Le gouvernement de Prague a décidé de suivre l’exemple du Danemark, du Royaume-Uni et d’autres pays encore et d’alléger les mesures de restriction.
« A compter du 9 février prochain, tous les établissements et tous les événements seront accessibles à tout le monde. Il ne sera plus nécessaire de présenter un certificat de vaccination, de rétablissement de la maladie ou un test négatif. La campagne de dépistage dans les écoles et en entreprise se terminera le 18 février. Nous avons un plan précis et la levée de ces mesures en fait partie », a déclaré le ministre de la Santé Vlastimil Válek.
Soutenue par certains spécialistes, la décision du gouvernement est critiquée par d’autres, parmi lesquels l’épidémiologiste Petr Smejkal, en tête d’un groupe indépendant d’experts :
« Je ne parlerais même pas d’un allègement des mesures de restriction, car en République tchèque, comparé aux autres pays européens, nous avons très peu de mesures anti-épidémiques. Et comparé aux autres pays, nous avons toujours un taux de vaccination très faible (près de 65% de la population, ndlr). Au moment où le nombre d’hospitalisations est en hausse et où on constate une augmentation de la positivité des tests parmi les personnes âgées, il me semble irresponsable de supprimer les principales mesures sanitaires, notamment les tests obligatoires qui sont un très bon moyen de gérer l’épidémie. Les hôpitaux ne seront probablement pas surchargés, mais la hausse du nombre patients Covid, qui est inévitable, mettra à nouveau le personnel médical sous tension, car il est lui-même affecté par les isolations et les quarantaines. »
A savoir que certaines mesures anti-épidémiques resteront en vigueur : les Tchèques devront toujours porter un masque à l’intérieur des bâtiments et dans les transports en commun et le nombre de participants aux événements collectifs restera limité à 1000 personnes lorsque celle-ci portent un masque et sont assises et à 100 personnes quand ces conditions ne sont pas remplies.
Si les Tchèques ne seront donc plus tenus de présenter un certificat de vaccination ou de rétablissement pour entrer dans des bars, restaurants, hôtels, établissements sportifs et culturels, comme cela était le cas depuis l’automne dernier, cette obligation pourrait être réintroduite par le gouvernement dans les mois à venir, conformément à la nouvelle loi pandémie qui vient d’être adoptée par la Chambre des députés.
De toute manière, les Tchèques auront toujours besoin de leur pass sanitaire pour se déplacer à l’étranger et vice-versa : les conditions d’entrée sur le territoire tchèque pour les ressortissants étrangers restent inchangées.