Augmentation des paiements des soins hospitaliers en République tchèque

C’est ce 1er décembre qu’entre en vigueur un changement dans le système des paiements de régulation sur les soins hospitaliers en République tchèque. Les malades qui ont payé jusqu’à présent pour une journée d’hospitalisation 60 couronnes (2,4 euros), seront désormais obligés de payer 100 couronnes (3,8 euros.) Les malades pourront désormais choisir aussi les soins médicaux hors standard à condition de payer la différence de prix entre ces soins et ceux qui sont remboursés par les caisses d’assurance maladie.

Photo: Filip Jandourek,  ČRo
Une semaine passée à l’hôpital coûtera maintenant 700 couronnes (28 euros), pour un mois le malade payera 3000 couronnes (120 euros). Ce sont déjà des sommes considérables qui risquent de compliquer notamment la vie de ceux qui souffrent de maladies chroniques. Cette augmentation de la participation des malades ne pourra pas changer cependant de façon significative la situation financière de la majorité des établissements hospitaliers tchèques. Par exemple le budget annuel de l’Hôpital universitaire de la ville de Hradec Králové est de 5 milliards de couronnes et la nouvelle mesure n’apportera à cet établissement que 10 millions. Selon le directeur de l’hôpital Roman Prymula son établissement doit se préparer en plus à une réduction considérable de ses revenus annuels :

Roman Prymula
« Nous avons reçu déjà la directive selon laquelle nous allons recevoir de 200 à 250 millions de couronnes de moins. L’augmentation de la participation des malades ne compensera donc près de 20 % de cette perte. Nous ne pouvons pas donc avoir pour objectif d’améliorer la qualité des soins ou d’augmenter les salaires des médecins. Notre objectif ne peut être que d’assurer le même niveau des soins que nous avons atteint au cours des dernières années. »

A partir du 1er janvier prochain les hôpitaux tchèques seront quand même obligés très probablement d’augmenter les salaires de l’ensemble du personnel hospitalier. C’est le résultat de l’initiative « Merci on s’en va » dans le cadre de laquelle près de 4000 de médecins syndiqués tchèques ont donné leurs démissions au début de cette année et ont menacé de partir à l’étranger pour obtenir entre autres une augmentation de leurs salaires. C’est ce que confirme la directrice de l’Hôpital universitaire de la ville de Plzeň Jaroslava Kunová :

« L’augmentation des paiements couvrira certaines pertes de la dernière année. Cela devrait nous apporter une somme de 70 millions de couronnes. Cette année nous sommes encore obligés de payer l’augmentation des salaires des médecins à la suite de leur initiative ‘Merci, on s’en va’. Nous financerons donc par ces nouveaux paiements l’augmentation des salaires de médecins y compris les frais d’assurance sociale et d’assurance maladie. »

Au cours de l’année prochaine la situation financière des hôpitaux sera influencée négativement aussi par une augmentation de la TVA sur les médicaments. Selon le ministre tchèque de la Santé Leoš Heger, l’augmentation des paiements des soins hospitaliers est une forme de participation des malades aux soins qu’ils reçoivent et aussi une façon de leur rappeler que la médecine est chère. L’opposition qui a fermement protesté contre ces changements, promet de faire retomber les paiements des soins hospitaliers à 60 couronnes par jour, si elle accède au pouvoir après les prochaines législatives.