Augmentation sans précédent du taux de chômage
Les statistiques sur le chômage publiées ce lundi ont confirmé les craintes les plus noires : au mois de janvier, le taux de chômage est passé à 6,8%. Le nombre de personnes sans emploi atteint 384 000. Les analystes sont unanimes pour dire que cette augmentation est la plus importante dans l’histoire de la République tchèque.
Selon Michal Mejstřík, du Conseil économique national chargé d’atténuer les retombées de la crise, la crise engendre des licenciements non seulement dans les firmes directement touchées comme l’industrie du verre, mais aussi dans les sociétés ‘saines’ obligées de réduire le nombre de leurs employés à cause du manque de commandes :
« Il arrive parfois le moment où certaines firmes doivent d’une manière radicale limiter ou arrêter la production, du fait que la possibilité d’une restructuration n’existe plus. En tout cas, je dirais, que les problèmes plus graves nous attendent seulement. »
Pour le seul mois de janvier, l’économie tchèque a perdu plus de 22 000 emplois, signe évident, d’après des analystes, que l’économie tchèque est entrée en phase de récession. Les bureaux de placement sont envahis par les demandeurs d’emploi. Aujourd’hui, la proportion entre la demande et l’offre est la suivante : 5,8 demandeurs pour 1 poste vacant. Les plus touchées sont traditionnellement les régions au nord de la Bohême et de la Moravie, mais depuis peu aussi celles qui se croyaient jusqu’à présent à l’écart, comme la Bohême centrale, la région de Hradec Králové et le sud de la Bohême. En chiffres absolus, le taux de chômage de 6,8% atteint au mois de janvier reste inférieur aux valeurs maximales des années 2004-2005, mais la croissance du taux de chômage est de moitié plus rapide par rapport à 1999, l’année la plus noire jusqu’à présent, explique l’analyste d’UniCredit Bank Pavel Sobíšek.
En rapport avec les licenciements massifs, des sociologues craignent l’accroissement du nombre des SDF et l’impact psychologique du problème. Comme l’observe le psychiatre Petr Příhoda, le licenciement signifie non seulement la perte de l’emploi, mais aussi la perte des certitudes vitales :« Le travail donne, pour beaucoup d’entre nous, un sens à la vie. Il accomplit la mission existentielle de l’homme, il représente une certitude pour l’avenir, et c’est tout cela que l’on perd, en perdant son emploi. »
Les prévisions pour les mois à venir ne sont pas plus optimistes : on s’attend à ce que le taux de chômage puisse approcher des 8% ce qui signifierait près d’un demi million de personnes sans emploi en République tchèque.