Avec Hamáček, Petříček et Maláčová vers un renouveau de la social-démocratie ?

Le parti social-démocrate (ČSSD) était réuni en congrès ce week-end dans la ville de Hradec Králové, photo: ČTK / David Taneček

Le parti social-démocrate (ČSSD), membre de l’actuelle coalition gouvernementale aux côtés du mouvement ANO du Premier ministre Andrej Babiš, était réuni en congrès ce week-end dans la ville de Hradec Králové. Celui-ci a confirmé la position de force dont bénéficie le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur Jan Hamáček au sein du ČSSD qu’il dirige depuis un an, avec l’objectif de sortir le plus ancien parti politique existant en République tchèque de la pire crise de son histoire.

Jan Hamáček,  photo: ČTK / David Taneček
Le parti social-démocrate espère, en effet, retrouver sa place sur la scène politique tchèque, après sa déroute aux élections législatives en 2017, ainsi qu’aux municipales et sénatoriales de l’année dernière. C’est Jan Hamáček, 40 ans, qui symbolise ce nouveau départ. Ce dernier a d’abord été marqué par la formation d’une coalition gouvernementale avec le mouvement ANO d’Andrej Babiš, en juin 2018. Une décision qui n’a pas été prise à l’unanimité au sein du parti social-démocrate. Réélu à sa tête, après avoir obtenu 86% des suffrages des délégués du congrès, Jan Hamáček est persuadé que son parti est sur la bonne voie :

« Je pense que le pire est derrière nous. Je me réjouis surtout de l’ambiance de ce congrès qui était tout autre qu’il y a un an. C’est un parti ambitieux qui vient de se réunir, un parti qui sait où il va. Par ailleurs, nous nous sommes mis d’accord sur le fait que notre participation au gouvernement était une bonne décision. »

Le congrès a été l’occasion de renouveler partiellement la direction du parti. Deux quadragénaires qui incarnent, aux côtés de Jan Hamáček, le renouveau de la social-démocratie, ont été élus aux postes de vice-présidents : le chef de la diplomatie Tomáš Petříček et la ministre du Travail et des Affaires sociales Jana Maláčová partagent, tous les deux, la vision d’une social-démocratie moderne et pro-européenne, promue par Jan Hamáček.

Tomáš Petříček,  photo: ČTK / David Taneček
Avec ce souci de modernisation d’un parti vieux de plus de 140 ans, Jan Hamáček a présenté les nouveaux statuts du ČSSD censés rendre le processus de décision au sein du parti plus rapide et efficace. Cette mise à jour des règlements intérieurs a été soutenue par la majorité des sociaux-démocrates, de même qu’un Manifeste du ČSSD. Ce nouveau programme contient les priorités de la social-démocratie pour les années à venir. Le ministre des Affaires étrangères Tomáš Petříček précise :

« Ce Manifeste aborde plusieurs sujets qui seront prochainement débattus au sein du parti, par exemple les impacts de la numérisation ou la lutte contre la pauvreté. Nous voulons garantir qu’un travail bien fait sera bien rémunéré. »

« Actuellement, le potentiel électoral du parti social-démocrate ne dépasse pas 13% », constate un commentaire publié dans l’édition de ce lundi du quotidien économique Hospodářské noviny. En dépit de l’apparition de nouveaux visages, jeunes et prometteurs, à la tête du parti, celui-ci entend, semble-t-il, reconquérir ses électeurs traditionnels. « Dans les discours prononcés lors du congrès, nous n’avons rien entendu à propos du soutien aux minorités ou des questions du genre. En revanche, l’accent a été mis sur le soutien aux employés, aux familles et aux retraités », remarque le quotidien.

Le parti social-démocrate  (ČSSD) était réuni en congrès ce week-end dans la ville de Hradec Králové,  photo: ČTK / David Taneček

Enfin, le journal constate qu’outre la conquête des électeurs, le parti social-démocrate devra faire face à bien d’autres défis encore. Parmi eux, la concurrence, dans le domaine social notamment, du mouvement ANO, ou encore l’attitude du président Miloš Zeman, ancien membre et chef du ČSSD.

Invité à ce congrès, Miloš Zeman a affiché à la tribune son soutien au parti pour les élections européennes de mai prochain. Un soutien toutefois incertain de la part de ce farouche opposant à la politique pro-européenne du chef de la diplomatie et vice-président de la social-démocratie Tomáš Petříček.