Basket – Coupe du monde : Tomáš Satoranský, nouveau Bull de Chacago, est désormais le sportif tchèque le mieux payé

Tomáš Satoranský, photo: ČTK / Vít Šimánek

Le 1er septembre prochain, à Shanghai, l’équipe de République tchèque de basket-ball disputera contre les Etats-Unis le match le plus prestigieux de son histoire, ne serait-ce que depuis la partition de la Tchécoslovaquie. Pour la première fois depuis trente-sept ans, la Reprezentace participera en effet à la Coupe du monde. Et pour faire bonne figure, elle pourra compter sur les services notamment de son meneur de jeu Tomáš Satoranský, nouvelle acquisition des légendaires Chicago Bulls.

Tomáš Satoranský,  photo: ČTK / Vít Šimánek

Jusqu’il y a peu encore, Petr Čech était le sportif tchèque le mieux payé. Désormais à la retraite, l’ancien gardien d’Arsenal, qui travaille désormais comme conseiller technique et de la performance au sein de la direction du FC Chelsea, a été rémunéré, entre juillet 2018 et juin 2019, selon un classement établi par le magazine Forbes, à hauteur de 218 millions de couronnes (environ 8,5 millions d’euros), salaire de son club et revenus issus de ses contrats publicitaires compris. Derrière, quatre joueurs de hockey sur glace, tous évoluant dans la ligue nord-américaine NHL, complétaient le Top 5. Avec quelque 136 millions de couronnes de gains (5,3 millions d’euros), la joueuse de tennis Karolína Plíšková, qui apparaît à la sixième place, a, elle, été la sportive tchèque la mieux payée, devant Petra Kvitová (13e avec 3,25 millions d’euros). Plus généralement, pas moins de douze hockeyeurs figurent parmi les vingt-cinq sportifs tchèques les plus riches. A noter également la présence, à la neuvième place, du joueur de poker Martin Kabrhel.

Tomáš Satoranský,  photo: ČTK / Vít Šimánek
Mais depuis la signature, le 1er juillet dernier, d’un contrat de trois ans en faveur des Chicago Bulls, Tomáš Satoranský est pratiquement assuré de figurer en tête du prochain classement en juin 2020. Après trois saisons passées chez les Washington Wizards, l’unique joueur tchèque évoluant actuellement en NBA portera le célèbre maillot rouge frappé d’une tête de taureau à compter d’octobre prochain. Ce nouveau contrat conclu avec l’ancien club de Michael Jordan lui garantit des revenus de 30 millions de dollars (673 millions de couronnes) d’ici à 2022, soit donc un montant qui fait désormais de lui le sportif tchèque le mieux rémunéré.

« Ce contrat est d’abord une importante source de motivation pour continuer le travail entamé et la suite de ma carrière en NBA. Au-delà de l’aspect financier, même si je ne nie pas que ce soit un élément très important pour un sportif professionnel, c’est une nouvelle impulsion et aussi une remise en question. J’étais bien à Washington, mais ce changement me sera profitable. Chicago est une équipe à fort potentiel avec pas mal de jeunes joueurs. J’ai été ravi de la conversation que j’ai eue avec l’entraîneur. Le montant du contrat confirme aussi que le club compte sur moi. Je suis donc vraiment très impatient de débuter là-bas et que ma situation se soit résolue de la sorte. »

Avec des statistiques de 8,9 points, 3,5 rebonds, 5 passes et 1 interception pour 27 minutes de temps de jeu en moyenne par match, Tomáš Satoranský a confirmé sa progression dans la meilleure ligue du monde lors de la saison écoulée.

C’est donc avec ce nouveau statut qu’il a rejoint l’équipe nationale tchèque dimanche. Si celle-ci a entamé sa préparation pour la Coupe du monde le 23 juillet, Satoranský n’a été autorisé à rejoindre ses coéquipiers qu’à trois semaines du début de la compétition.

Placés dans le groupe E en compagnie des Etats-Unis, de la Turquie et du Japon, la République tchèque, qui débutera donc contre les stars américaines avec un match dont ils espèrent bien qu’il ne tournera pas au cauchemar, aura fort à faire pour terminer à une des deux premières places synonymes de qualification pour le deuxième tour. Après un mois de juillet passé à s’entraîneur individuellement à Prague, sa ville de naissance, Tomáš Satoranský, 27 ans, sait déjà plus ou moins à quoi s’attendre en Chine :

« Je suis ce qui se passe. C’est vrai qu’il y a beaucoup de forfaits dans le camp américain, je suis donc curieux de voir ce que cela va donner. En même temps, les Américains ont l’avantage de pouvoir former dix équipes de qualité. Pour nous, et pour les autres équipes, l’avantage sera peut-être que la majorité de leurs joueurs sélectionnés disputeront la première compétition FIBA de leur carrière et il faudra voir quelle sera leur faculté d’adaptation. Mais il y aura d’autres équipes à suivre : je pense notamment à la Serbie et à l’Espagne, qui sont toujours très bien coachées. Ce sont deux équipes qu’il ne faut jamais sous-estimer et qui possèdent de nombreux joueurs expérimentés. Personnellement, je suis aussi très curieux de voir les performances du Canada qui, sur le papier, présente une équipe très costaude. Avec les forfaits dans le Team USA, je pense que le tournoi sera plus ouvert. »

Les Tchèques privés du meilleur joueur de l’Euroligue

Tomáš Satoranský et Ronen Ginzburg,  photo: ČTK / Vít Šimánek
A une moindre échelle, les Tchèques, entraînés par l’Israélien Ronen Ginzburg, seront eux aussi contraints de se passer des services de l’un de leurs meilleurs joueurs de ces dernières années. Autre grand leader avec Satoranský de l’équipe nationale, Jan Veselý sera absent. Insuffisamment remis d’une blessure à un genou contractée lors du Final Four en mai dernier, le grand pivot de Fenerbahce, qui a été élu meilleur joueur de l’Euroligue la saison dernière, a, la mort dans l’âme, confirmé son forfait ce lundi :

« Des raisons de santé m’empêchent de rejoindre l’équipe nationale et de l’aider au championnat du monde. C’est une décision qui a été très difficile à prendre et à accepter. Ma déception est immense, mais mon genou m’empêche de faire quoi que ce soit depuis le Final Four. Je ne suis même pas en situation de pouvoir dire que je vais serrer les dents et jouer malgré la douleur. C’est dans cet état d’esprit que j’ai disputé la seconde moitié de saison dernière, quand j’étais déjà blessé, et ce n’est pas une solution. Je dois aussi penser à la suite de ma carrière. Quoiqu’il en soit, je suis extrêmement déçu de ne pas pouvoir participer à ce Mondial, une compétition que nous avons forcément tous une énorme envie de jouer. »

Dans l’optique de cette Coupe du monde à laquelle elle n’a jamais participé dans sa qualité de nouvel Etat indépendant de la Slovaquie, la République tchèque disputera ses trois premiers matchs de préparation à Prague en cette fin de semaine, respectivement contre la Tunisie vendredi, puis contre la Pologne samedi et la Jordanie dimanche. La Reprezentace participera ensuite à un autre tournoi à Hambourg mi-août, avant de prendre la direction de Séoul pour y affronter la Corée du Sud, l’Angola et la Lituanie. Il sera alors de nouveau grand temps de penser de nouveau aux étoiles américaines…